Communiqué : BISCARROSSE : Violence raciste avec arme : une relaxe incompréhensible
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Nonobstant le réquisitoire du Procureur de la République, le Tribunal Correctionnel de Mont de Marsan a prononcé le 16 février 2016, une relaxe au bénéfice de celui à qui on reprochait, non sans éléments factuels précis, des violences racistes avec arme.
Karim a vécu le pire dans le pays de sa naissance la Sierra Leone. Il a refait sa jeune vie à Biscarrosse dans les Landes. Depuis 4 ans, il a subi les humiliations racistes régulières d’un supérieur hiérarchique. Mépris et paternalisme néocolonial ont été le lot commun de ses journées de travail.
Jusqu’à ce 13 octobre 2014 où, sur le parking devant les locaux municipaux, celui que les témoignages désignaient comme le harceleur, a pris son fusil de chasse dans le coffre de sa voiture, engagé une cartouche et tiré en l’air.
La victime et plusieurs personnes présentes dont les témoignages ont été consignés par la gendarmerie sont explicites, l’auteur des faits a désigné « le noir » comme destinataire de la provocation armée, tandis qu’un autre comparse l’invitait à « tirer dans les pieds »
L’auteur des faits n’a d’ailleurs pas contesté les propos visant « le noir, il a simplement nié les avoir prononcé lui-même, ajoutant que son tir n’était qu’une simple vérification de son matériel de chasse, ceci dans la ville de Biscarrosse, à l’entrée du service environnement de la mairie et à deux pas d’un lotissement.
Reconnaissant le caractère raciste de l’agression, le ministère public avait requis de la prison avec sursis et la saisie de l’arme pendant 3 ans.
Au grand dam de tous ceux qui, dans une période tourmentée, luttent de toutes leurs forces pour tenter d’endiguer un racisme débridé, le tribunal de Mont de Marsan en relaxant le prévenu a adressé un signal dangereux à l’endroit de tous ceux qui rêvent de violence raciste.
Le MRAP apporte toute sa solidarité à la victime et à son organisation locale partie civile qui détaille sur son site internet www.mrap-landes.org tous les éléments de cette triste affaire.
Le MRAP demande avec force au Procureur de la République d’interjeter appel de cette décision pour que cette affaire puisse être rejugée par la Cour d’Appel de Pau.
Le MRAP sera présent aux côtés de Karim pour faire valoir ses droits.
Paris, le 18 février 2016