La décision du Président français se situe dans la continuité de la reconnaissance que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires et que cette mort a été rendue possible par "un système légalement institué". Elle intervient dans le sillage du rapatriement depuis la France des restes mortuaires de résistants algériens à la colonisation.
La mission confiée à Benjamin Stora ne saurait cependant aboutir sans une ouverture réelle des archives françaises sur la Guerre d’Algérie, qui est de fait compromise depuis la fin de 2019 par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) contrairement à la loi et aux espoirs qu’avait fait naître les "souhaits" du Président Macron exprimés le 13 septembre 2018 lors de sa visite à Madame Josette Audin.
Le MRAP connaît la qualité du travail d’historien de Benjamin Stora avec lequel il a notamment participé à la journée d’étude organisée par l’association Josette et Maurice Audin et par l’association, Histoire coloniale et postcoloniale, le 20 septembre 2019, sur le thème "Les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises : vérité et justice ?". Il ne doute pas que Benjamin Stora saura faire progresser la reconnaissance de l’histoire commune de l’Algérie et de la France pour une mémoire partagée apaisée, de la réalité de la colonisation et de la guerre d’Algérie.
Le MRAP lui souhaite plein succès dans la mission que vient de lui confier le Président de la République.
Paris, le 29 juillet 2020