Communiqué Commun sur Bayonne MRAP - SOS Racisme La haine raciste ne peut être la réponse à la barbarie d’un crime abominable

- Communiqués collectifs

A Bayonne, Philippe Monguillot, chauffeur de bus, a été sauvagement tué. Les criminels qui ont lynché cet homme qui travaillait au service des autres doivent répondre de leurs actes devant la Justice de la République. La société le doit à sa mémoire et à ses proches.

Une marche blanche digne et émouvante traduisant toute l’émotion de la cité basque a réuni une foule considérable autour de la famille.
 
Les organisations signataires partagent cette émotion commune et apportent tout leur soutien moral à la famille de Philippe Monguillot si douloureusement affectée
 
Mais déjà, certaines personnalités du monde politique se sont saisies du drame pour entretenir la haine raciste.
 
Des tweets de Marine le Pen, Jordan Bardella, Gilles-William Goldnadel et d’autres personnalités ont diffusé la photo d’un homme qui n’avait rien à voir avec le crime abject. Les légendes accompagnant certains de ces tweets (« la peur doit changer de camp ») portent une écrasante responsabilité dans le déferlement d’injures et menaces de mort reçues par l’homme qu’ils ont jeté en pâture à la haine raciste.
 
Les soussignés assurent la victime de la campagne de haine de tout son soutien moral et militant.
 
Mais une autre question est posée par l’enquête préliminaire ouverte par le Procureur de Bayonne et la saisine de l’IGPN : il semblerait que la photo diffusée émane du commissariat local. L’extrême-droite par la voix d’un Conseiller Régional du RN local laisse d’ailleurs entendre que les tweets haineux se seraient nourris de sources policières.
 
Une plainte a été déposée par la victime de ce lynchage médiatique sur fond de haine raciste. Les associations signataires ont annoncé qu’elles entendent saisir aussi la justice.
 
Mais après la démonstration de l’existence d’un réseau social de policiers d’extrême-droite au sein de la police, l’éventuelle existence de fuites d’informations organisées depuis un commissariat vers les réseaux d’extrême-droite serait un fait politique nouveau et majeur qui mettrait en danger la sécurité des citoyens par ceux qui sont chargés de la faire respecter.
 
En diffusant des informations qui permettent à l’extrême-droite d’affirmer que « la peur doit changer de camp », des policiers auraient en toute connaissance de cause appelé à la sous-traitance de la violence raciste.
 
C’est pourquoi il appartient également à la justice de faire toute la lumière sur les conditions qui ont conduit à la diffusion de ces photos dans l’espace public.

MRAP – SOS RACISME
Paris, le 17 juillet 2020