Les politiques néolibérales marquées par la montée de la précarité, du chômage, des inégalités, de la pauvreté minent nos sociétés. Les porteurs idéologiques du racisme et de la xénophobie ont le vent en poupe !
Il y a 45 ans, la loi Pleven de 1972 a introduit dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse le délit de racisme. La liberté d’expression ne saurait être confondue avec l’expression raciste qui, elle, porte atteinte au droit à l’égalité et à la dignité de la personne humaine.
Face aux transformations techniques introduites notamment par l’usage généralisé d’Internet, face à l’envahissement des réseaux sociaux par les propos et la propagande haineuse, face à l’irresponsabilité qui règne sur ces réseaux il est urgent de faire évoluer notre législation. Elle doit être adaptée aux évolutions sociales afin de mieux caractériser les délits de racisme et y apporter les réponses adaptées.
La campagne électorale de ce printemps est gangrenée avec une intensité sans précédent par les idées véhiculées par l’extrême-droite et la droite extrême et trop souvent reprises par d’autres. L’antisémitisme, l’islamophobie directs ou insidieux s’affichent sans complexe. La laïcité est instrumentalisé et mise au service de discours identitaires.
Des citoyens français, dont les familles portent la mémoire de la colonisation, se voient discriminés, contrôlés, toujours suspectés d’un manque de loyauté envers la France. Ceux dont la nationalité française n’est pas tout à fait "égale" voient leur dignité bafouée lors d’interpellations parfois violentes pouvant dégénérer en de tragiques “bavures”.
Parce que le racisme prospère sur les inégalités, le MRAP appelle à une mobilisation de toutes et tous pour une véritable égalité des droits. La solution n’est pas dans de futurs matins bruns, mais dans la mobilisation pour faire reculer les problèmes sociaux et politiques de la France, générateurs de souffrances, d’inégalités et de ghettoïsation.
C’est sur ces bases universalistes que le MRAP appelle à manifester le 19 mars pour la justice et la dignité, contre tous les racismes, pour les valeurs de la République, d’égalité, de liberté, de fraternité.
Paris, le 16 mars 2017