18 décembre : arrêter de transformer les migrations en drames

Le 18 décembre est la journée internationale des migrants, décidée par l’ONU. Dans le monde, on recense environ 280 millions de migrants internationaux, soit 3,6 % de la population. Leurs motivations sont variées. Ils fuient des persécutions, la misère, les dérèglements climatiques ou aspirent simplement à une vie meilleure ou différente.

Mais cette question évoque surtout des drames humains qui se jouent quotidiennement. Des hommes, des femmes, des enfants se noient dans la Méditerranée ou dans la Manche. D’autres s’accrochent aux barbelés dans les Balkans, d’autres escaladent des murs à Ceuta ou au Mexique.
Et partout les politiques rivalisent de discours stigmatisants pour les migrants, ils construisent, alimentent et exploitent les pires fantasmes comme celui du « grand remplacement ». Ils annoncent sans relâche de nouveaux « durcissements » de leurs politiques migratoires. Et ce sont de centaines de milliers de personnes qui sans cesse sont plongées dans la pire des précarités. Cette année encore, Darmanin, pour séduire la droite et l’extrême droite, annonce la 29e loi sur l’immigration depuis 1980.
Et pourtant, au-delà de la solidarité humaine qui est notre point de vue, c’est la réalité démographique et économique de la plupart des pays de l’OCDE qui impose une certaine circulation des populations entre les pays. En France aussi, le patronat ne cache pas qu’il aspire à des mouvements de mains d’œuvre. Le projet gouvernemental annoncé actuellement pour janvier comportera d’ailleurs probablement un volet permettant une atténuation très partielle et insuffisante de l’insupportable situation faite aux « sans-papiers ».
Dans ces circonstances, le MRAP appelle les militants attachés aux droits humains à se mobiliser le 18 décembre. Ses comités sont disponibles pour toutes les formes d’actions, si possibles unitaires, qui montreront que le combat pour un accueil digne et solidaire des migrants est toujours vivant en France. Au-delà de cette journée, le MRAP est engagé, avec d’autres associations, dans un suivi attentif des mesures de la nouvelle loi annoncée. Il mènera une campagne de dénonciation de toutes celles qui sont négatives et aggraveront la situation des immigrés.
Il continuera à y opposer une politique qui régularise massivement tous les étrangers présents dans le pays et qui leur assure l’égalité complète des droits. Il réaffirmera que la seule perspective pour l’humanité est à la fois la possibilité de vivre chez soi si on le souhaite et aussi la liberté générale de circulation et d’installation dans le village planétaire.

Paris, le 12 décembre 2022