10 mai, 23 mai : Commémoration de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions pour une mémoire partagée
« La liberté d’un homme est une parcelle de la liberté universelle. » (Victor Schoelcher)
Le 10 mai la France fait "mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions". Le 23 mai est une "journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial".
Ces journées nous rappellent les souffrances et les luttes des esclaves pour leur liberté et leur émancipation.
Cette année 2021 est celle du 20e anniversaire de la loi qui porte le nom de son
instigatrice et rapporteuse déterminée : Madame Christiane Taubira. Par cette loi du 21 mai 2001 la France reconnaissait comme crime contre l’humanité les traites et l’esclavage pratiqués à partir du XVe siècle sur les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes.
Cette reconnaissance est un premier pas pour que justice soit rendue aux millions d’hommes, de femmes, d’enfants capturés ou achetés en Afrique, vendus et exploités dans les champs de canne à sucre des Amériques, ou morts lors des traversées négrières de l’Atlantique.
En France, en 1794, la Convention, sous la pression des esclaves d’Haïti révoltés, abolissait l’esclavage dans les colonies françaises. En 1802, le Premier consul – qui n’était pas encore Napoléon –, dans son rêve de restaurer l’empire colonial français en Amérique et sous la pression des colons racistes le rétablit. Il le fit, « conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789 ». En réalité, ce fut pire qu’avant 1789 ! Et il ne fit pas que rétablir l’esclavage ; il s’en prit aussi aux droits des Noirs affranchis, ceux qu’on appelait les « libres de couleur » ! C’est une ignominie mais c’est l’histoire de France ! Elle détruisait la promesse républicaine d’émancipation, d’égalité des droits portée par la Révolution française.
Le 27 avril 1848 la IIe République en 1848 sous la pression des révoltes incessantes des esclaves et des combats des abolitionnistes, sous l’impulsion de Victor Schoelcher abolissait définitivement l’esclavage dans les colonies françaises (avec indemnisation des propriétaires d’esclaves, non des esclaves !)
Esclavage et racisme sont intimement liés : les différences d’ordre social, physique, religieux ou culturel sont présentées comme signes d’infériorité et servent à justifier la domination et l’exclusion, l’exploitation, la ségrégation.
En ce 10 mai 2021, le MRAP appelle les pouvoirs publics à multiplier les lieux et les initiatives pour que les jeunes générations soient instruites de ce passé français et en partagent la mémoire.
Le 10 mai 2021