10 mai, 23 mai Commémoration de la traite, de...
10 mai, 23 mai
Commémoration de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions
pour une mémoire partagée
"La liberté d’un homme est une parcelle de la liberté universelle." (Victor Schoelcher)
Le 10 mai la France fait "mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions". Le 23 mai est une "journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial".
Ces journées commémorent les souffrances et les luttes des esclaves pour leur liberté et leur émancipation.
Ce n’est que le 10 mai 2001 que le Parlement français reconnaît comme crime contre l’humanité "la traite des Noirs et l’esclavage des populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes, perpétrés en Amérique et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe, à partir du XVe siècle", dans une loi votée sous l’impulsion de Christiane Taubira.
Il aura fallu attendre plus de 150 ans après le décret de la Seconde République, pris le 27 avril 1848 sous l’impulsion de Victor Schoelcher !
Trop de Français ignorent ou veulent ignorer que pendant près de quatre siècles, notre pays fut une grande puissance esclavagiste. Des vaisseaux battant pavillon français participèrent à la déportation de millions d’Africains ; le Code Noir promulgué en 1685 par Louis XIV faisait juridiquement de l’esclave un simple "bien meuble". Aujourd’hui notre nation compte en son sein des descendants d’esclaves.
Le MRAP appelle les pouvoirs publics à multiplier les lieux de mémoire et les initiatives pour que les jeunes générations soient instruites de ce passé français et en partagent la mémoire.
Esclavage et racisme sont intimement liés : les différences d’ordre social, physique, religieux ou culturel sont présentées comme signes d’infériorité et servent à justifier la domination et l’exclusion, l’exploitation, la ségrégation.
Le MRAP inscrit les commémorations des 10 et 23 mai dans la dynamique de la lutte contre le racisme et pour la reconnaissance des crimes coloniaux.
Paris le 9 mai 2020