Deux responsables de ’BDS France 34’ ont diffusé, en août 2014, sur la page Facebook « Saadia Falastynia » un photo-montage comportant une photo qui avait vocation à assimiler étoile de David et croix nazie, avec un début de texte, suivi d’un lien. Le texte, comme le photomontage sont, pour le MRAP, antisémites et négationnistes au sens où ils attribuent aux juifs une responsabilité conjointe dans le génocide. C’est la raison pour laquelle le MRAP s’est joint à la plainte déposée en octobre 2014 par la Ligue des Droits de l’Homme. Le Congrès du MRAP a confirmé, le 11 octobre 2015, à une très large majorité (99 pour, 34 contre) cette décision.
Pour le MRAP, il ne saurait y avoir un antisémitisme « excusable ». Plus généralement, aucune cause, aussi juste soit elle, ne saurait constituer une « excuse » à quelque forme de racisme.
Cette plainte s’inscrit dans la volonté du MRAP de lutter contre tous les actes racistes, sans hiérarchiser nos indignations.
C’est pour cette même raison que le MRAP a porté plainte contre Georges Bensoussan responsable éditorial au Mémorial de la Shoah suite aux paroles racistes à l’égard des arabes et des musulmans.
Nous réaffirmons que la cause palestinienne à laquelle nous tenons tant ne saurait être le prétexte à des publications antisémites. Ce serait une offense au peuple palestinien, une offense aux Israéliens courageux qui par diverses actions, y compris le refus de servir dans les territoires occupés, s’opposent à la politique coloniale de leur gouvernement. Ce serait donner raison à ceux qui assimilent toute critique à l’égard d’Israël, toute manifestation de solidarité à l’égard du peuple palestinien à de l’antisémitisme.
L’histoire du MRAP est celle de générations de militants qui ont lutté contre tous les racismes, quelles que soient les victimes, quelque soient les auteurs. C’est la raison qui a conduit le MRAP a porté plainte contre des ministres : Hortefeux, Guéant, Valls..
La LDH, aux côtés de laquelle le MRAP s’est constitué partie civile pose une question :
« Par-delà le cas de ces deux personnes, cette affaire pose d’autres questions, celles-ci de principe : Peut-on, au nom d’une cause, aussi juste soit-elle, prendre ne serait-ce que le risque d’attiser le racisme ? Doit-on passer sous silence un acte condamnable sous prétexte qu’il surgit au sein de notre propre champ d’engagement ?
Depuis 1898, y compris avec ses propres erreurs, la LDH a appris à répondre non à ces deux questions. »
Le Congrès du MRAP, à l’instar de la LDH, a répondu avec force à ces deux questions :
NON trois fois NON…
Paris le 26 janvier 2016