ENTETE1

MRAP

USA : vers un triste épisode pour le monde ?




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Donald Trump se réinstalle à la Maison Blanche, dans un contexte de montée des extrêmes droites. Il est un danger pour le multilatéralisme et le droit international porté par l’ONU. Il est une menace pour les droits humains fondamentaux et la paix.

À l’aube d’un nouveau mandat présidentiel de Donald Trump, le MRAP est inquiet. Son mandat passé, comme ses intentions affichées, ouvre de nombreuses perspectives contraires à nos valeurs. Trump disposera de tous les leviers du pouvoir (Chambre des Représentants, Sénat…) pour mettre en place sa politique.

Son élection elle-même s’inscrit dans un contexte de montée, partout dans le monde, y compris en France, d’un populisme démagogique qui cultive, entre autres, différentes formes de rejet de l’autre. La désignation des étrangers comme boucs émissaires et comme cibles désignées des politiques publiques se répand dans tous les pays.

Le MRAP est convaincu que l’avenir de l’humanité, sur notre planète, se construit dans le multilatéralisme, par la coopération des peuples et par le dépassement des États grâce à des accords internationaux sous l’égide de l’ONU. Or Donald Trump, fidèle au slogan « America First », dans la tradition isolationniste des USA, a déjà montré son mépris pour toute forme de multilatéralisme. Il continuera à renier, comme il l’a déjà fait, certains traités internationaux et même à marginaliser l’ONU. Ce repli national se manifeste aussi dans les projets économiques protectionnistes.

Alors que le génocide à Gaza comme en Cisjordanie a tué des milliers de personnes et que l’agressivité d’Israël s’étend à tout le Proche-Orient, cet État et sa politique guerrière continueront à bénéficier d’un soutien inconditionnel des USA. Durant sa première présidence, Trump avait transféré l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël, en violation des résolutions de l’ONU.

Essentiellement concentré sur la rivalité avec la Chine, Donald Trump n’a jamais caché son désintérêt pour l’Europe et prétend mettre fin rapidement à la guerre d’agression dont l’Ukraine est l’objet de la part de la Russie. Il semble compter sur un accord direct avec Vladimir Poutine, sur des bases qu’on ne connaît pas.
Mais il n’a pas renoncé à dominer le monde, comme en témoignent ses récentes déclarations (faire du Canada le 51e État des USA, acheter le Groenland, occuper le Panama).

Le MRAP combat pour la paix, une paix juste et durable, en Ukraine comme ailleurs. Celle-ci ne peut reposer que sur le droit international, à commencer par le droit à l’autodétermination des peuples, et le respect de la souveraineté territoriale et politique des États internationalement reconnus, et en aucun cas sur un succès des agresseurs.

Il y a une constante chez Trump : son négationnisme climatique, qu’importe les ouragans de plus en plus violents, les incendies dévastateurs. Son projet est d’autoriser de nouveaux forages pétroliers et gaziers et d’éliminer les aides aux énergies renouvelables.

Trump va aggraver le blocus contre Cuba, qui fragilise les droits humains fondamentaux de 11 millions de personnes. Ce blocus, contraire à la Charte des Nations Unies, avait été aggravé par Trump en 2021 par le placement de Cuba sur la liste des « États parrainant le terrorisme ».

Trump menace gravement les droits humains fondamentaux des femmes américaines. Il est l’artisan de l’abolition de l’arrêt Roe vs. Wade, qui accordait aux Américaines le droit d’avorter sur tout le territoire.

Trump est aussi l’artisan de la fin de la discrimination positive pour l’accès des minorités à l’Université. Au cours des dernières semaines, des programmes de "diversité" ont été abandonnés dans de grandes entreprises. Après l’élection de Trump, le géant des supermarchés Walmart a supprimé des dispositifs de lutte contre les discriminations.

Trump est également un fervent défenseur de la peine de mort. Il a déclaré qu’il ordonnera l’application stricte de la peine de mort pour les « violeurs, les meurtriers et les monstres ».

Les mauvais coups commencent : Trump a déjà tenté d’exploiter l’acte terroriste du 1er janvier, qui a fait 14 morts à La Nouvelle-Orléans, pour sa promesse « d’expulser le plus grand nombre de migrants de l’histoire des États-Unis ».

MRAP National


86 associations et syndicats quittent X afin de poursuivre la bataille des idées dans la dignité




Tribune signé par le MRAP et rédigée par / à l’initiative d’Emmaüs France, ouverte aux signatures des associations, syndicats et fédérations de lutte contre l’exclusion, de solidarité, de défense de la dignité humaine et de l’environnement.

Nous, associations et syndicats qui agissons avec et pour les personnes touchées par la précarité, les inégalités et les atteintes aux droits humains, qui militons pour une transition écologique et solidaire, les libertés publiques et la liberté de la presse, avons pris la décision de quitter collectivement le réseau social X, le 20 janvier prochain.
Cette date n’est pas le fruit du hasard. Déjà pointé du doigt à de multiples occasions depuis sa création en 2006, les critiques à l’encontre de X - ex Twitter - sont de plus en plus nombreuses et fortes, particulièrement depuis son rachat par le milliardaire américain Elon Musk. L’absence de modération et le paramétrage des algorithmes y favorisent la prolifération des contenus haineux et la circulation de théories complotistes et climatosceptiques. Par ailleurs, X a été le théâtre de campagnes de cyberharcèlement orchestrées par l’extrême-droite dans de nombreux pays, dont les États-Unis et la France.
Plus récemment, Elon Musk a utilisé « son » réseau social pour le mettre au profit de la campagne du candidat Trump, avec le résultat qu’on connaît, et les conséquences que nous redoutons, très probablement catastrophiques sur la vie de dizaines de millions de personnes. Sans parler de cette nouvelle digue détruite dans la préservation des valeurs d’humanisme et de respect d’autrui.
En quittant X, nous avons bien conscience de nous priver d’un canal de communication pour valoriser nos actions, nos combats, interpeller, sensibiliser… Mais cet outil, qui pouvait être appréhendé comme un nouvel espace de liberté d’expression à ses débuts, est devenu un grave danger pour celle-ci et pour le respect de la dignité des personnes. Nos causes solidaires et en faveur de la défense de l’environnement y sont invisibilisées, mais aussi caricaturées, alors même que les défis qui se présentent à nous méritent attention, réflexion, sens de la nuance et débat apaisé. Inutile de poursuivre la bataille des idées au sein d’un ring où les dés sont pipés.
Pour autant, nous ne baisserons pas les bras. Au quotidien, nous agissons en faveur des plus vulnérables, des personnes de tous âges, confessions, orientations sexuelles, nationalités ou parcours de vie. Nous innovons pour développer des projets solidaires et plus respectueux de l’environnement.
Nous alertons sur les injustices sociales, les discriminations, l’inaction climatique, les atteintes à la liberté d’expression et le déferlement des fake news.
Nous proposons et développons des alternatives, y compris numériques. Ces actions de terrain, ces combats politiques, ces valeurs de solidarité et d’inclusion doivent être portés dans l’espace public pour contribuer à la formation des opinions, façonner les représentations sociales et influencer les décisions des pouvoirs publics.
Il ne s’agit pas uniquement de promouvoir nos initiatives, mais de porter une parole collective en faveur des droits humains et de la justice sociale et environnementale. En effet, les discours ambiants sur la pauvreté, l’exclusion, les personnes exilées et l’écologie sont souvent biaisés. En prenant la parole, les associations peuvent déconstruire des idées reçues, lutter contre les stéréotypes. Là où certains médias traditionnels tendent à privilégier les sujets sensationnels, les associations ont la responsabilité de ramener l’attention sur des causes essentielles mais moins médiatisées. Face à la montée des populismes et leur discours de rejet, les associations doivent opposer des récits positifs, inclusifs et fondés sur le réel, la vérité, là où X est devenu une immense toile d’intox et de préjugés. Les réseaux sociaux permettent aussi de diffuser des contenus mobilisateurs, inspirants, de créer des campagnes virales et de susciter l’engagement citoyen en faveur de projets écologiques et solidaires.
Nous allons continuer à communiquer, notamment sur les autres réseaux sociaux, certes perfectibles, mais loin de présenter les mêmes travers fonctionnels et idéologiques que X. En complément de ces derniers, d’autres espaces de communication existent, peut-être plus vertueux ? Contrairement aux plateformes traditionnelles où les règles sont imposées de manière centralisée, Bluesky et Mastodon permettent aux utilisateurs et aux communautés de choisir ou de créer leurs propres règles de modération. Là aussi, tout ne sera peut-être pas
parfait, mais cela vaut la peine d’essayer. C’est la raison pour laquelle nous nous associons à l’initiative « Hello quitte X », qui permet à chacune et chacun (organisations de la société civile, médias, politiques, entreprises,
influenceurs, citoyennes et citoyens…) de quitter X ou d’y cesser son activité, pour aller vers d’autres plateformes, à l’aide d’outils de migrations qui permettent de conserver tous les threads et followers.
Encore une fois, nous ne baisserons pas les bras. Parce qu’une société ne peut évoluer dans le bon sens que si les voix de celles et ceux qui défendent l’humain et la planète sont entendues et écoutées.

Tribune commune publié sur la tribune au Monde sur ce sujet. Vous la trouverez ici (réservée aux abonné-es) : https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/14/en-quittant-x-nous-avons-bien-conscience-de-nous-priver-d-un-canal-de-communication-pour-valoriser-nos-actions-nos-combats_6497667_3232.html

Quitter X – Liste des 86 associations et syndicats signataires :
AC ! Agir ensemble contre le chômage, René Seibel, trésorier national
Action Justice Climat Paris, Clem Converset—Doré, porte-parole
Agence nouvelle des solidarités actives, Lise Marcovici, directrice déléguée
Agir pour l’environnement, Stéphen Kerckhove, directeur général
Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières, Christophe Chauveau, directeur général
AKATIJ, Marie Nicaise, directrice générale
Alternatiba, Anne-Sophie Trujillo, porte-parole
ANV-COP21, Gaspard Tamagny, porte-parole
ANVITA, Damien Carême et Jeanne Barseghian, coprésident·es
APF France Handicap, Pascale Ribes, présidente
Association DALO, Bernard Lacharme, président
Ceméa, Jean-Baptiste Clerico, directeur général
Centre Primo Levi, Antoine Ricard, président
Citoyen et Justice, Marielle Thuau, présidente
CHANTIER école, David Horiot, président
CLCV - Consommation Logement Cadre de Vie, Jean-Yves Mano, président
Collectif des associations citoyennes, Gilles ROUBY, président de l’association
Collectif pour une transition citoyenne, Maud Tazir, chargée de communication
Comede, Didier Fassin, président
Commerce Equitable France, Julie Stoll, déléguée générale
Confédération générale des Scop et des Scic, Jacques Landriot, président
Coorace, Laurent Pinet, président
Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, Alyssa Ahrabare, présidente
CRESS Grand Est, Emmanuelle Beyer, présidente
CRESS Hauts-de-France, Peggy Robert, présidente
CRESS Île-de-France, Youssef Achour, président
CRESS Nouvelle-Aquitaine, Stéphane Montuzet, président
CRID – Centre de Recherche et d’Information pour le Développement, Noura Elouardi,
coordinatrice exécutive
Déclic collectif, Clara Prosperi, co-présidente
Dom’Asile, Cathy Claverie, présidente
Emmaüs Connect, Marie Cohen-Skalli, directrice
Emmaüs France, Bruno Morel, président
ESS France, Benoit Hamon, président
Fapil, Camille Regis, Déléguée générale
Fédération Addiction, Catherine Delorme, présidente
Fédération Française des Geiq, Pierre Lobry, président
Fédération des Mutuelles de France, Carole Hazé, présidente
Fédération Entraide Protestante, Isabelle Richard, présidente
Fédération Envie, Jean-Paul Raillard, président
Fédération sportive et gymnique du travail, Céline Machado, co-présidente
Fonds de dotation Énergie solidaire, Aurélie Lerebourg, déléguée générale
Forum Vies Mobiles, Sylvie Landriève, directrice
France Amérique Latine, Fabien Cohen, secrétaire général
France Bénévolat, François Bouchon, président
France Nature Environnement, Antoine Gatet, président
France terre d’asile, Vincent Beaugrand, directeur général
Générations Futures, Maria Pelletier, présidente
GERES, Marie Noelle Reboulet, présidente
Greenpeace, Jean-François Julliard, directeur général
GRET, Luc Arnaud, directeur général
Human Dignity, Karine Appy, présidente
Ithaque, Gauthier Waeckerlé, directeur général
JRS France, Guillaume Rossignol, directeur
La Cimade, Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale
La Cloche, Prisca Berroche, déléguée générale
La fédération des entreprises d’insertion, Nadia Landry, présidente
Le Labo de l’ESS, Marie Vernier, déléguée générale
 le Mouvement, Sasha Arfeuille, chargé de campagne
Le Mouvement des Régies, Catherine Simonneau, présidente
Les Ami.e.s de la Confédération paysanne, Jean Azan, administrateur
Les Amis de la Terre, Marie Cohuet et Laura Thieblemont, co-présidentes
Les Petites Cantines, Diane Dupré la Tour, co-présidente
Ligue des Droits de l’Homme, Nathalie Tehio, présidente
MIRAMAP, Evelyne Boulongne, porte-parole du MIRAMAP
Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Francois Sauterey,
coprésident
Mouvement pour une Alternative Non-violente, Alain Refalo, porte-parole
Notre Affaire A Tous, Jérémie Suissa, délégué général
OIP (Observatoire international des prisons – section française), Matthieu Quinquis, président
On est prêt, Magali Payen, fondatrice
Patron.ne.s solidaires, Jean-Marc Touzard, secrétaire
Paris d’Exil, Oriane Sebillotte, chargée de plaidoyer
Réseau Action Climat, Morgane Créach, directrice générale
Réseau Civam, Nicolas Verzotti, président
Réseau Cler, Alexis Monteil-Gutel, codirecteur
Réseau National des Ressourceries et Recycleries, Catherine Mechkour Di Maria, secrétaire
générale
Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.), Marie Cousin et Lucas Lechat, co-président·es
SOL, Audrey Boullot et Clotilde Bato, co-directrices
Solidarités Nouvelles pour le Logement, Anne Mollet, directrice générale
Syndicat national des journalistes, Antoine Chuzeville, secrétaire général
Thot, Félix Guyon, délégué général
Vox Public, Erika Campelo, déléguée nationale
VRAC France, Lorana Vincent, déléguée générale
UDES - Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire, Hugues Vidor, président
UNAFO, Arnaud de Broca, délégué général
UNCLLAJ, Jean-Michel David, président
Zero Waste France, Juliette Franquet, directrice



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