Turquie : plus que jamais solidarité avec les démocrates

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Mais quelle crédibilité peut on accorder à des élections organisées par un pouvoir qui emprisonne toutes celles et ceux qui osent s’opposer à ce gouvernement, notamment l’un des candidats, Selahattin Demirtas, co-président du HDP qui a dû faire campagne depuis sa cellule ?

Quelle crédibilité peut on accorder quand les observateurs étrangers sont arrêtés ? La délégation du PCF dont Christine Prunaud, sénatrice des Côtes-d’Armor, venue observer le scrutin à la demande du HDP, a été détenue jusqu’à la fin du vote. Il en est de même de la délégation du Parti de Gauche dont Danielle Simonnet qui a subi une inacceptable garde à vue à l’aéroport d’Istanbul samedi avec menace « d’expulsion immédiate et interdiction définitive du territoire".

Sans attendre la date prévue de novembre 2019, Erdogan, de plus en plus en difficulté, notamment à cause des résultats économiques désastreux, avait fait avancer les élections. Des arrestations massives frappent des milliers de fonctionnaires, de juges, d’enseignants, de journalistes, d’élu(e)s particulièrement ceux du HDP. Toutes les libertés individuelles et collectives sont muselées par celui qui se prend pour un « nouveau sultan ».

Rappelons que le Tribunal Permanent des Peuples qui s’est tenu à Paris les 15 et 16 mars 2018 a reconnu que la Turquie et notamment Recep Edogan s’est rendu coupable de « crimes de guerre à l’encontre du peuple kurde » et de « crimes d’État commis à l’intérieur et à l’extérieur de la Turquie ».

Le MRAP, pour sa part , dénonce les arrestations des délégations venues observer le scrutin , il continuera à soutenir les droits fondamentaux du peuple kurde et à exprimer son entière solidarité avec les démocrates de Turquie.

Paris, le 25 juin 2018