Droit et Liberté n°00025 - 1er avril 1949
Sommaire du numéro
n°25 (93) du 1er avril 1949
- Faux frères par M. Vilner -page Une
- Lu pour vous par Roger Maria -page 2
- Droit et Liberté chez les antisémites enquête de Daniel Besser -page 3
- Le Masuy des vieux par Jean Paris -page3
- Albert Einstein a 70 ans par Hyman Levy -page 4
- Paris: mais c'est la tour Eiffel! par Michel Debonne -page 4
- Justice fiscale? par Henri Claude -page 4
- Des ruines de Suse à celles de Port-Royal par Michel Gour -page 5
- Genèse et épilogue d'une insurrection: le ghetto heroïque -page 6,7
- Arts - Lettres
- L'art hongrois contemporain par J. Bouret -page 8
- La paix américaine est une affaire de huis-clos par R. Payet-Burin -page 8
- Message de la jeunesse pour la paix par Dany Senaz -page 11
- Les belles pages de Jules Vallès: Ba Be Bi Bo Bu -page 12
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1 l ' ~ 1 r -- . et ·/e ghetto-prit les , t':'. ~.' .... • • armes! (voir pages 8 et '7) -berté . ...... - - -- louis MARTIH-(HAUffIIR l présidera la TRIBUNE PA81tE d'e Droit et Liberté Nouvelle série N° 25 (93) HEPDOMADAIRE FONDE DANS LA CLANDESTINITE l or',AVRIL 1949 Prix 25 fr. tE JEUDI 7 AVRIL
- tVoir .l?age i 2) \ '
- 'HITLER, en bon guerrier, se plaisait, à considérer
mars comme le mois des grandes declslons, et ne manquait pas de placer sous ce signe les . mau vais coups qu'il préparait .•• L'accélération' fiévreuse, d~s préparatifs belliqueux, en ces dernières semaines, n'au' torise-t-elle pas une analogie non seulement ent're les dates, mais entre les procédés et les objectifs ? Compagnons i,nséparables de la guerre, le racisme et l'antisémitisme vont en augmentant. Et les provocateurs ,à la haine ne ménagent plus la formè~ C'est le journal maurrassien « Aspects de la France ~ qui ose dirè : « Les Juifs ont des comptes à nous ren- , . dre ,.. C'est la revue fasciste « EUiope-Amérique » qui . s'enfonce dans l'ignominie en écrivant : « 80 % des déportés sont coupables de délits de droit commun et de -rien d'autre :.. C'est le major général J.F.C. Fuller qui, dans le journal sous licence américaine « Hambu.rger AIlgemeine Zeitung », développe, nc,ir sur blanc, les thèses qu'un Himmler craignait d'exprimer tout haut: «La destruction de sectes entières, de classes, de races ou de communautés, sont des cruautés nécessaires ». Alors, à quoi bon se gêner? C'est sans doute en vertu de la « cruauté nécessaire· » que 6.000 nazis ont été recrutés pour "armée du Moyen-Orient dans la zone britannique d'occupation en Allemagne, et qu'au premier rang de cette légion brune les recruteurs ont placé le Gruppenfuehrer Dirlwanger, l'Obergruppenfuehrer , . Katschmann, l'Obergruppenfuehrer Wall et le Stand artenfueh, rer Bizanz - tous officiers supérieurs S. S., spécialisés dans l'organisation des cam.ps de concentration et rextermination des Juifs. C OMMENT ne pas être indigné lorsqu'on entend des Sionistes du genre Joseph Fischer jouer leur partition propre dans le choeur où les major Fuller donnent de la voix ! N'hésitant ni devant le mensonge, ,ni devant la falsification, ils se livrent à un tapage éhon, té autour de prétendues «mesures antijuives » prises par l'U. R. S. S. et les démocraties populaires. Cherchant à 'nous faire oublier la culpabilité hitlérienne, ils fabri- " ,quent- de t01,Jtes, pièces une nou,velle fable ~ur les « crinies · soviétiques ». . ~ Les grl;lnds rabbins Weill et 'Salzer qui pléurent,avec toute la réaction vichyste, sur Mind~z~nty, a~tisémite notoire, prona·zi · accablé par les preuves, seraient-ils ou, blieux au P9int de ne pas se rappeler les fours crématoi. res, aveugles au . point de ne pas voir que le clan de la guerre, si on le laissait faire, nous conduirait à de nouveaux Auschwitz ••• N 'EN déplaise à M. Bernard Lecàche qui, sans crain-
- te du ridic::ule, « tient à .dégager toute resp'onsa~
, bilité qual!t'à la constituti~n dl,! Mouvement contre le Racisme, i' Antisémitisme et pour la P,aix », c. mouvement se développe en fraternelle union avec tous ' iles combattants de la paix. Que M. Lecache le veuille ou non, de plus en plus nombreux sont les Juifs qui com' prennent que racisme et guerre vont de pair, qui saisissent l'impor~nce de l'enjeu et agissent en conséquence! Partout les comités se forment; partout une ardente con' fiance se manifeste, dans la préparation de la Journée du 22 mai qui verra urie mobilisation de ceux qui ne veulent plus revivre l'horreur de la persécution raciale. Et parce que l'idée de l'union nécessaire progresse, I,'attitude de M. Lecache est sévèrement jugée à l'intérieQr de la L. 1. C. A., de même que l'attitude du Rabbin Weill
- est désapprouvée dans l~s milieux croyants.
Déjà, le M. R. A. P. vient de prendre deux décisions qui emportent l'adhésion de tous, sans distinction d'opinion ou de croyance. La première a été de. donner son adhésion au Congrès Mondial des Partisans de la Paix. La seconde, de demander à « l'Union des Anciens Combattants et Engagés Volont.aires Juifs» et à « l'Association d·es Anciens Déportés Juifs ,. de poursuivre en diffamation la feuille antisémite et vichyste « Aspects de la France ». M· Claude Frédéric Lévy vient, en conséquence, d'assigner, au nom de ces deux organisations, les excitateurs pour l'audience du 14 mai devant la 17° Chambre. . L'heure est à l'action. M. VILNER D ·a Su e - l'a Paysa g ed' avri 1 Dans ce numéro : ' "Droit et Liberté "chez les antisémites par Daniel BESSER AlBERT EINSTEIN ·ET KARL MARX . . par le professeur .Hyman LEVY La Tour Eiffel a 60 ans ... par Michel DEBONNE bay Porl~ oyal 2 f\U fO"'D , DU pu,·rs JE. N'Y ENTRAVE QWE POUIC! _ « Je n'y entrave que ,pouic 1 » m'a dit. Michel, mon fils aîné, qui, à seize ans, se pique à la fois de parler la langue verte et de se mêler de politiq1le. - « Quoi donc ? » _ « Les élections, tiens ! Au lycée, on nous apprend en ce moment que fa France est une démocraolWl. Que la ' démocratie es·t un régime dans Fequel, non seulement s'épanouit la liberté, mais encore où le suftirage universel .p.édse exactement la volonté du pays ••• :Il _ « Eh bWln ! Tout cela me semble h'ès exact: qu'est-ce qui te chiffotlfte ? :Il ., _ « Voyon$, papa ! Tu as · bien vu les rMisultats des élections l li - « Oui : succès du ,bloc gouvernemental... ». _ « C'est bien ceta ! Tu as juste 'ha les titres et tu ne · t'es . itas soucié de consulter les chiffres ... » " - « Tu ne vas tOtlt de même pas me dire que les chiffres les clémentent : ce serait trop facile à vérifier ! » - « Mais si, justement 1 Ou · plutô·. les titres ne sont, dans ' une oertaine mesure, exacts que . si l'on considère la répartition des sièges attribués... » - « C'est le principal . ! » - « Je ne le crois pas. Car si tu exa'mines Pes suffrages obtenus, · hl constates que le bloc gOU1/ernemental a perdu des centaines , de m,illiers de voix, tandis que les ,commu·nistes, par exemple, en on,t gagné environ 1'50.000 Clar ra.pport aux précédentes élections! » - « Ce ' n'est pas possible, voyons! Sans cela, les uns n'au-' raient pas gagmé des sièges, et les autres n'en auraient pas perdu. » - « C'est pourtil'nt ce qui s'est , passé. Mais aussi, cela a été arr .. ngé à l'avallce. Les partis gou' vernementaux avaient tellement peur d'être éorasés qu'ils se sont arrangés, il y a q1Ielques mois, poUf' modifier la loi électorale dé- · mocratique en vigueur jusqu'à · ,l'lésent afin de pouvoir instaurer un mode de $CII'lIfjn qui lew serait f"",orable. » - ft Mais comment est-ce possible ? » - « Avec le scrutin majoritaire tout est possible : imagine · q.ve dans les Basses-Alpes, à AlIos, il a suffi de 747 voix au can- · didat socialiste pOUf' être élu, ta·ndis qu'à Argenteu·iI, le commu~ niste a dû obtenir 29.030 voix pour passer : 39 fois plus ! » - « Jamais, je n'aurais cru cela : au fond, nous ne lisons pas suffisamment attentivement les journaux ... - « Ce que ie ne comprench pas, C'e$t pourquoi, au lycée, on continue à nous cf:ire que la France est une démocratie ... » L'INGENU. «;1 SVRVEILLER» Il arrive q.ue des abonru1s se plaignent de ne pas recevoir leur journal. Notre administration a fait les ré~ lam~ti(}ns nécessaires aux P.T.T. et Il lUi li été suggéré de signaler les plaignants 'par une men/ion à apposer sur la bande d'expédition. On insrit donc sur ladite bande « A SURVEILLER ». Seulement... parfois le destinataire se méfie. « A SURVEILLER» cela peut ' paraître une machination' alors , que c est tout simple. Droit et Liberté, l' ...... 11 ."0.,,.,./1/, ~". 011 ,/lOf'" Rédaction et admirustration 14, Rue de Paradis, 14 Paris X· Téléphone:PROvence bO-47 90-48 C.C.P . ParIs 607~98 Tarif d'abonnement : 3 mois .. . .. .. . 150 frs 6 mois ........ 300 us 1 an ••••••.... 600 frs Etranger : Tarif double. Pour tout changement d'adresse prière de jOindre la dernière band~ et la somme de 20 francs. Le gérant: Ch. OVEZAREK ~------------------------~ L'Anté:hrist et les massacreurs Une petite dépêche d'agence nous apprend qu'une organisation intitulée « L'Union religieuse de la Jeunesse orthodoxe JJ a posé, à Salonique, des affiches « demandant à tous les Chrétiens de comprendre les dangers que court le Chrislianisme ·depuis la création Je l'Etat de l' Anté~hrist (lisez Israël) J~. La Communauté juive ayant protesté, le Métropolite a répondu .lt\ , DROIT ET LIBERTE iruclion Corporation- de New-York a déjà élaboré un plan de développement maximum des ressources de la Mer Morte. Mais les l'sraéliens n'ont pas tort de se méfier de la « 'générosité JJ des financiers d'outre-Atlantique. Car lorsque de tels capitaux investissent un pays, la liberté a bien du mal à .se dépêtrer. Que voulez-vous, c'est une bonne fille, honnête, qui n' a,ime guère les « entreprises JJ intéressées 1 Version hébreue d'une vieille, rengaine M. Ben Gourion a Jlfoposé, au cours d'une réunion du Mapai, l'établissement d'un bureau spécial des ouvriers dans chaque usine et entreprise, pour mener la lutte contre l'augmentation du coût de la vie. de bénéfices des directeurs de ces mêmes usines et entreprises ? La vérité, c'est que M. Ben Gourion eSt en train de faire traduire en hébreu la chanson du « cycle infernal JJ, chère à son frère en social-démocratie, M. Blum (Léon). Au fait, comment ça se dit, en hébreu : « Se payer la tête du peuple JJ } Les champions du racisme - Le sporé est le seul moyen Je régénérer la race, disent... Baldur von Schirach et le Commissariat aux Sports de Vichy. Bien sûr, bien sûr 1 Mais vous n'êtes pas à la page, Soi j'ose dire. Lisez donc un peu la résolution du récent congrès R.P.F. de Lille rele, Avril .1949. - ND 25 (93) • • lative à l'éducation physique {car si les municipalités RP.F. se soucient peu de donner des stades et des . ~";"~6ï~ le ~ de de Gaulle n'a pas oublié les mots d'ordre de Pétain}. Les racistes de Georgie~ qui interdisent aux athlètes noirs de par-. ticiper aux mêmes éJlfeuves que les blancs, ne désavoueraient pas un tel texte. Le R.P.F. a les champions qu'il mérite. Avec M. Jean-Paul Palewski à l'Education nationale cl aux Spor~. macache pour Nakache 1 qu'après enquête la police l'avait informé ~u' aucune organisation de ce nom n exista~ légalement 1 Curieuse, tout de même, cette ,éclosion d'antisémitisme au pays de la « démocratie JJ de MM. T saldaris et Sophoulis, qui fait par ailleurs l'objet des soins attentifs du State Department. Quant à la police, elle a une conception aSsez élastique de la « légalité JJ . F or'i bien. Mais pourquoi n'a-,t-i1 ~ Dans la tradition Il. ~gl- Ii ste. " .. EJ.Ie est bien trop préoccupée à traquer les Manuel Glezos qui luttèrent contre les nazis pour accorder . la moindre attention à ceux qui en furent les victimes. /. Mer Morte Américaine ? M. Robert Szold, diredeur de la Palesline Economie CorPQration a déclaré, avant son départ pour 'les Etats-Unis, que l'Etat d'Israël offre de nombreuses possibilités industrielles d'investissement pour les capitaux américains. Il a ajouté que la Chemical Conspas suggéré de créer un bureau d' 4tudes pour stabiliser la marge INCONSCIENCE, . P~OVOCATION OU ... SIMPLE SOTTISE? Pour M. Bernard Lecache la lutie antiraciste se ramène désormais à la glorification de sa propre personne. Ayant p-erdu les pédales, il pousse. la maladresse jusqu'à envoyer des lettres aux per· sonnalités qui ont donné leur adhésion an M.~.A.P. pour les m«tre en garde contre « ce mouvement partisan ». M. Jean-Jacques Bernard, entre autres, a jugé les procédés de M. Bernard Lecache à leur juste valenr en lui fais' sant la réponse qu'il mérite 1 (Suite numéro . 2) M. K~IWKOSKI, président de la section marseillaise du « Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et ponr la Paix }}, ayant dénoncé la présenc!' l ostensible de M. le grand rabbin de Marseille SALZER à la tribune d'un meeting en fa· yeur du cardinal pro· nazi MINDSZENTY, avait reçu de 1\1. SALZER une « réponse » dont nOS lecteurs se souviennent qu'elle éludait s'Oigneusement le problème essentiel. C'est alors que M. FE DIA CA~SIN, président du Consistoire israélite de Marseille, jugea nécessaire de tenter de jus. tifier lui.même l'attitude de M. SA.LZE~ en adressant à M. ~W_" W~'I~'~-'-.~~-.?· ~.IiiI :U~ - '-- - Charles.., Parmi les articles parus au cours de la derni~re quinzaine sur la question juive cl l'Etat d'Israël, nO~5 avons particulièrement relevé deux textes qui nous paraissent dignes de re1enir )' attention. L' un est une étude de Lucien Martin dans la dernière livraison de La Revue socialisle, organe théorique du parti du même nom, l'autre un article d'André Wunnser dans Action, du 17 mars. Falsificateur et provocateur . Dans cette revue. Lucien Martin écrit notamment ce qui suit : ActueJJ.ement la traditi()n revi. sionniste est continuée Far La Riposte, organe parisien de l'Ir. goun ( ... ). Or l'Irgoun est de tendance n'ettement russophile. Honteux" en cours de démonstration, de ses conclusions abracadabrantes qui ont toutes pour objet d'attaquer l'U .RS.S. et les éléments démocratiques, le personnage s en tire en avouant par deux fois la fragilité de ses procédés : JI s'agit ( ... ) d'un jeu très subtil qu'il est difficile de dëmont~r ' mathématiqUement, mais dont on sent très netie· m~nt l'existence. Plus loin : ... Ce n'est pas une preuve, certes. Mais quand on connaît le machiavélisme soviétique, elle constitue au m'Oins une forte présomption. Et voilà démontréè ... quoi~ l'infamie de l'Escobar qui signe LucIen Martin. Confusionnisme et arrière-pensées Nous ne perdrons pas notre temps à établir que l'Irgoun n'est ni russophile, ni soviétopl}ile, ni pro-communi~te. La colle~tion de La }?iposte est une réponse suffisante à des appréciations aussi grossières. Le même., un peu plus loin, apporte un exemple de ses assimilations hâtives, mais non Point sans « volonté de nuire JJ. )) écrit: L'organe officiel de l'Irgoun La Riposte, sans sortir du do maine strictement juif, appuie quelques thèses essentieHes de la propagande stalinienne, nOa tamment celle, absurde entre autres. du « fascisme britai1Dique ». Nous n'avons jamais formulé ainsi notre position. Nous laissons aux gens de l' IrgoWl la. responsabilité de leur opportunisme cl de leurs gestes démagogiques en face de )'imr'rialisme anglais (et américain, Nous, nous considérons le gouvernement de ' M. Bevin de )' Exodus et de Glubb Pacha ~omme le « p;érant loyal )) de l'impérialisme anglais (mais pour les drôles de « socialistes JJ de la Revue qui porte ce nom, y a-t-il en~ore un impérialisme anglais ?) et nous constatons que, à peu ,près respectueux des formes superficielles de la démocratie bourgeoise en GrandeBretagne même, le gouvernement travailliste de Sa Majesté exporte les méthodes fascistés les plus sanglantes hors de ses frontières (Grèce, Palestine, Binnanie, Egypte, etc ... et aussi Portugal et Espagne en participation, comme en Indoné~ sie). On rougit d'avoir à rappeler des réalités aussi élémentilÎ.res à des « socialistes JJ; le colonialisme n'est réponse, hypocritement enveloppée' c'est l'U.RS.S. . ,Outre qu'il ne s'agit pas de 1 Angleterre, mais de l'impérialisme anglais, ce qui n'est pas la même chose, il ne s'agit pas d'antisémitis~ e: mais de mesures de type col.on!abste et. str.atégique classique qU! vIsent aussI bIen les Arabes, les Hmdous, les ' Birman~ et les Juifs entre autres, mais seulement : entr~ autres. Ma,is voyez la perfidie maladive de cet antisoviétique en état de crise ; relisez sa siniStre petite phrase
- en somme, c'est l'Union soviétique
qui est responsable des mesure~ de fait prises contre les Juifs par Bevi~. D'elle-même, l'Anglelerre seraIt portée à la plus grande tendresse pour les Israéliens mais ce. serait l'U.RS.S. qui la (; jetteraIt DE FORCE dans J'antisémitisme )J. Vous avez bien lu. Aussi ne serez-vous pas étonné de la conclusion du monsieur : Pour les Juifs, l'amitié stali· ,nienne risque de se révéler aussi pernü;ieuse que la haine nazie autrefois. C' es~ écoeurant:. en voilà un qui s'abaisse à mettre sur le même pied Je .. peuple ?ont l'année dirigée par Stalme a hbéré Auschwitz et oeux qui ont flambé 5 millions d'humains, en majorité Juifs, Et ce Lucien Martin est 'Juif 1 La voix d'André Wurmser pas une nouveauté. " . André Wunnser a eu 'l'honneur Un maître fourbe Plus loin, notre auteur ose écrire' Une question se pOse ave~ une brutale clarté' : qui a intérêt à jeter de force l'Angleterre dans l'antisémitisme? Et naturellement, il apporte la d' ~tre l'objet, spécialement choisi par , la section antisoviétique des servIces secrets américains, de l'assaut judiciaire que le sieur Kravchenko- Kédrine a été chargé d'engager dans le protectorat frança.is ~s seigneurs de Wall-Street. (Suite page 4,) KRIWKOSKI une lettre dlUll 'faquelle il déclare notamment: Il ne devrait pas voUs échapper que, pour lutter Contre le ra-. dsme et l'antisémitisme, il ne suffit pas de se souve.nir douloureusement, de maudire et de châtiér les hommes pour leurs actions dans le passé. V oici la réponse de M. KIUWKOSKI: Monsieur le Pr~sident, Nous vous accusons ' réception de la réponse dont vous « honorez » notre protestation du 23 févr.ier au Grand Rabbin de MMsei Ile. . Nous s()t'l'1ln€S SlXpris d'avoir trouvé le texte cie votre lettre simultanément dans « Le ProvençaÎ », « Le Méridional » et « La France » de ce jour, jour. naux qui n'avaient pas publté la nôt.re du 28 février ,1949. Nous avons ainsi été amenés à constater : 1" 'O~e votre lettre a reçU la plus g,ande publicité daTl6 le journal qu" depui., quelque temps, fait campagn', en faveur des, V~ d'ysso:~, collabOfateurs, adO)~~istrateurs de biens juifs, ,etc. 20 Que dans cette réponse, où vous êtes sans doute le porteparole du Gra."d Rabbin Salzer, ,,()US n'avez nullement réfuté nQtre protestatiorT concernant la comPlicité du Cardinal Mi!'\dszen. t~ dans les massacres collectifos des Juifs de Hong~ie ; 30 Que vous semblez ne pas vouloir prend.re en considération qu'au cours de ce meeting, on a 'tenlé, ni plus ni moins, de mi.ni' lT'i~cr la barbarie hitlérie ... me en affirmant qu'elle était « . dépass~ e » ; 40 Que vous avez une conception hie,n étroite de la Commu- Muté juive. - Pour vous, la communauté juive représente seulement ceux qui fréquente.... la Synagogue, alors que le Mouvement que j'ai l'honneur de présider groupe en son sein l'ensemble des Juifs aussi bien croya.nts que non-croyants. Pour nous, dans un sens pl~s large, la comm.Jflaut.é juive, c'est l'ensemble de ceux qui oe .... été unis par les mêmes souffrances et qui ont opposé la même résistance au persécuteur C()(Y)O".un. Notre mouvement s'élèv~a chaque fois contre ceux qui, par leurs actes, sembleront térnoigner qu'ils ' ont oublié ce passé douloureux. Ce trouble de vos consciences, vous ne nous lE: cachez pas, puisque vous ."lOU$ dites que le Grand Rabbin « a judicieusement estimé qu'il ne devait pas refuser » d'assister à ce meeting « tout en s'abstenant de prendre la parole ». . Cette attitude rejoint celle du Grand Rabbin de Fra.nce qui, à l'occas ion d'une semblable manifestatie" au VélodrClO'lP- d'Hivér, envoya un message, tout en n'y assistant pas. Vous prétendez que notre lettre revêtait un caractère injurieux. En effet, il y a une injure. C'est celle que, par son att.it. ude, le Grand Rabbin a faite à la m-\moire des centaines de milliers de Juifs qui sont morts victimes des amis du ûrôinal Mindszenty. 10 ' Avrlt .1949. - N° 25 (93) DROIT ET LIBERTE u , Droit et Liberté " chez les antisémites ('1) Raciste subtil, aux "histoires de propagande " Rue Vivienne, nGn loin de la Bourse. Balloté, bousculé, porté par le flot des passants, j'atteins enfin le na 36, objectif de mes investigations. Larges escaliers, couloirs SOQ1.bres, une multitude de portes : un vrai labyrinthe. Deux.ièmc étag'e. Porte de droite: « Agence Quotidienne ». De quoi? de ragots, probablement. A g'auche, « El Arab )l, journal officieux de la Ligue Arabe en Franoe, qui paraissait en français et en arabe, mais qui 'n'est plus édité, pour le f'10- ment du moins, qu'en celte dernière langue. Trois dactylos me reçoivent dans une pIèce .qui présente tout à la fois les aspects d'un bureau, d'une chambre de débarras et d'une cuisine. Quelques minutes d'attente dans ce capharnaüm, et je suis introduit dans le bureau du rédacteuc en chef. Voyez-vous, ' Monsieur. .. Monsieur? - ' Lucciani. Je me sùis présenté comme un jeune antisémite . vo.ulant faire de ,la propagande ' « ad hoc » et .M. El Bahri, rédacteur en chef du journal, me fouille de son regard perçant à trav.ers ses paupières mi-doses. Jouant le jeu, j'ai lancé, à la dérobée, un coup d'oeil sur le gentleman assis près de la porte, et dont les fonctions essentielles se résument en deux points : introduction des visiteurs et surveillance constante durant les entretiens qU"accorde le " grand patron ". - Les Juifs ont raison de vouloir aller en Palestine. A condition qu'ils ne gênent pas leurs voisins. Moi, je suis uo grand sioniste, et je suis abso· lument d'accord avec la politique de Ben Gourion et de Shertok. Les buts que je vise? Créer un bloc judéo-arahe du l\'[oyen Orient pour contre-balancer l' Ang'leterre et la Russie. il préfère Sur un ton de profonde commisération: \ _ Vous, qui voulez vous attaquer aux Juifs de cette manière, à quel résultat croyezvou, s arriver? Allons... votre antisémitisme n'est plus de mode! Ce n'est plus la manière ... L'argent n'a pas d'odeur - l\-Iais alors, SI vous ' dites que les .T uifs ont le droit de s'installer en Palestine, pourquoi leur faites-vous la guerre? Un moment interloqué, il répond'
- Nous sommes pour 'les sionistes ... , mais nOUS ne voulons pas de sionistes polonais chez nous! Chez nous, c'est-à-dire en ' Moyen Orient. L-'homme d'une certaine classe apparalt, sous le masque , du « conducteur des masses arabes ». . , Dans une bouffée de cigar:e, qui achève de rendre l'atmo~ ' sphèr~ irrespirable, la conclusion arrive : - Nous avons besoin des Juifs -- des capitaux juifs, qui peuvent modifier l'aspect politique du Moyen Orient.,. Quant Il vous, laissez tomber ces histoires vulg-ai.res et ;tupidcs de propagande antisémite ... , ce n'est pas comme ça que vous arriverez à un résultat. Il faut être plus intelligent, dans ' ia "ie. Courbé SOIIS le poids de ces allusions direCtes (et jubilant à l'idée que notre bon vieux dicton « il faut savoir faire l'âne pour avoir du son ", est bien VI-ai), je sors en remerciant M. El Bahri, qui a bien voulu éclairer ma lanterne. J'entre en « Dissidence (40) )) U ne heure déFl que je suis les capitaux juifs Une enquête de Daniel BESSER inorganisés, mes «compagnonsn m'avaient chargé de faire une causerie sur les problèmes d'actualité: .' . - Nous nous réunissonS tous les samedis sauf, bien entendu, l'organe de « l'extrême-droite gaulliste »; il se défend d'être Iii: o[(jciellemé'nt au R !P.F., mais prend vigoureusement la défense des · principaux accusés du Plan Bleu et du Général Guillaudot en particulier. Tout naturellement aussi, « Dissidence 4-0 » est antisémite. Oh! bien sûr! on ne dit pas que « les Juifs ont des comptes à rendre ", non. Mais lorsqu'on A Berlin, le mm « Oliver Twist» fut pour les Anglais un moyen ha,bile de lIusctter Itne nouvelle va~ue d'anti5émitillme. Les Juifs ripo~tèrent ... lorsque nous allons camper; on est une douzaine de copains et de copin~s qui ... , que ... « Dissidence 40 », qui a fusionné avec « Tribune de la France n, est en . quelque sorte parle des combats quO se dérou- . lèrent en Israël l'an dernier, on fait allusion aux « atrocités juives » On laisse facilement entendre que les Israéliens sont contammes par le « virus bolch«(vi~ que li. Voir les groupes Stern et Irg'oun, par exemple! Mais « Dissidence 4.0 », a encore une autre corde à son arc : il s'ocçupe de la formation prémilitaire des jeunes parachutistes ... Attention à la mystique prétorienne Tous .les vendredis soir,_ des jeunes gens se réunissent au siège du journal, et, le dimanche matin, vont s'entraîner à Montrouge. Aucun mal à cela, non bien sûr, mais lorsqu'on sait que l'immense majorité des cadres actuels des formations parachutistes sont sous l'emprise de factieux, tous leurs éléments républicains ayant été « dégagés ", on est en droit de douter de l'éducation démocratique que pe.uvent acquérir les jeunes qui s'intéressent 11 cette activité passionnante. Quoi d'étonnant que l'on re~ .trouve, parmi céux qui saccagent les . p~rmanences d'organis~ t)O[~S démocrati_ques, tomme à Sai'nt-Br:iellc ou . Villejuif, cer~ . tains parachutistes? Qui ne se souvient de cette affaire qui a fait pas mal de bl uit, lors de la récente grève des mineurs : une centaine de jeunes « prémilitaires ", commandés par un capitaine parachutiste, prenant d 'assaut (en tirant des coups de reu - à blanc, rort heureusement -) une gare occupée par un piquet de c hem i nots ? « Simple répétition ", a conclu ' le capitaine en mal d'avevtures. , Et l'on sait fort bien que ces gardes prétoriennes convenablement éduquées dans un es~ ,prit totalitaire, attendent l'heure H pour ;e lancer .~l l'assaut des répi.tblicains, des commuqistcs, des Juifs, dans l'espoir d'instaurer une dictature en France. (1) Voir Droit et Liberté n·. 23 et 24 Cependant, le ruisseau s'enfle tant qu'il finit par débordcT! plong'é dans la lecture - pas- .---------------------------------------------~ ionnante - de la collcction A force de vouloir me convainc: re, M. El Bahri lâche : « Dissidence 40 n. Le temps passe peut-ê'tre vite, mais il paraît rudement long, surtout lorsqu'un grand gar: çon, à côté de vous, vous dévisage, vous scrute, se met à vous ' ,LE MASUY DES VIE UX - ,Les Juirs sont très intelligents! D'ailleurs, ,cc. ne sont ni , les Ang'\;:;'is, ni les Américains, ni les Russes qui o,nt gagné la guerre :. Ce sont eux! I-Ié, hé! VOiUl qui me rappelle des souvenirs ... pas très lointains. Le torchon du M.S. U .F. parlait lui aussi des « sionistes de Moscou ou de Londres " qui avaient réduit celte pauvre Al1emag- ne en capilotade! poser 'des questions : - Ne seriez-vous pas journaliste, par hasard? N aturcl1ement, ils ont voulu savoir pourquoi je venais consulter les collections : je leur ai txpliqué que faisant partie d'un groupe de jeunes campeurs P OUR ceux qui suivent assidûment les audiences des juridictions qui ont à connaître des traîtres de tous poils, il est coutumier de voir dans les boxes des Cours de Justice des assassins, des voleurs, des profiteurs et des lâches. Certains particulièrement i~nobles arrivent à ressortir du lot, tel Jean Bonhoure.· misérable voyou des plus basses sphères de la collaboration. Parce 'que les peuples veulent vivre libres ... CREeE La vraie réponse Un cerlain nombre de petsonnalités du mo~de_ efllier avaient . télégraphié ' au G ouvemement d'A lhèties - pour protesler con/re: la condamnation ' à mort' de Manolis Glezos et d! plu. sieurs autTes intellectuels; ~n I!l!ise de réponse [e "ministre de la G lierre d'Athènes, .\( Panayoti, Kanellopoulos avait assuré que lé cas des cond'amnés serait exami~é « avéc r.:ne extrême at/enlion )). ,IHais au même momenl, on apprenait que Conslantin Betlacos, commandant des For ces Démocraliques dar.,s le Péloponèse aqait été fusillé, el que le Tribunal Militaire d'Athènes avait condamné à rr.orl onze civils accusés ( d'assislance aux bandes r~bel· les )), LES U.S.A. ABAISSENT LE RIDEAU A TOMIQlJE Le State Department vient de 'refuser leur ~jsa d'en1rée aux C .S.A. à plusieurs hautes personnalités qui étaient désignées pour particjper à la Conférence culturelle de New-York 'pour la . Paix. Parmi celles-c:, M. Einaudi, fils du P~ésidènt d'e la République italienne. - quatre Anglais: le savant ].-B. Crowther ; le physicien J.:D.· BernaI ,(de l'Université de Cambridge); le roinançier Louis Golding et le philosophe Olaf Stapleton, - deux Sud-Américains dont .e péintre Portmari. En ce qui concerne la France, c'est au poète Paul Eluard; aU savant Mme Eugénie CoUon, et à rAbbé Boulier, ancien Professeur de Droit International il \'Institut Catholique, qu' est échu le redolltable honneur d' être jugés indésirables. . Le motif invoqué pour les uns èomme pour les autres est : « Cherche à renverser le gouvernement américain par la violence )) ! En même temps du reste que d'empêcher des intellectUels épris d'un idéal de paix d 'entrer aux U.s.A., ,le gouvernement américain a pris des « dispositions spéciales " pour empêcher une savante chinoise, Mme Tchang Kouai Loui, de iamais quitter le territoire de la Lihre Amérique : e\le a en elfel participé 'durant la guerre à la fabrication de la bombe atomique : elle en sait trop long, et ne pourra jamais rentrer au pays natal... INDONESIE - « Leurs 1) victoires: Celle des Hollandai~, par exemple qui annoncent triomphalement « l'extermination de 270 soldais inJanésiens )) au cours '(i d'opérations, de nettoya- 'Ile )). . BIRMANIE . ," It· s a long way ... Selon des informa/ions parues dans la presse birmane, les insurgés auraicml entièrement occupé 1\1andàlay, après lrois jours de combats de rues· AUSTRALIE - A l'instar. •. Le gouvernement a décidé d'engager des poursuites contre Lance Sharkey; Secrélaire général du Parti Communiste, à la suile d'un discours prononcé par ce dernier sur les problèmes de la guerre et de la paix. Avant la guerre, le ,bookmaker , Bonhourè, propriétaire d' un bar et d'une écurie de course, était millionnaire. Son commerce commençait à péricliter, ses chevaux à ne pl~ls se placer et ses louches petites combines à ne plus rapporter. Les hostilités se dée~nchèrent, puis ce fut la catastrophe de 1 9 4 O. Bonhoure oe lança dès lors à corps perdu rlans la trahison. Il fit ses premiers pas sur la voie infâme· au)( côtés de Rudy von Mérode, ce bandit de grands chemins, employé par les bureaux d'achat du groupe Otto à rechercher l'or et des de- ViseS_ . Ces prospecteurs de la police économique allemande usaient d'une technique simpliste : il$ engageaient des gouapes du type Bonhoure et , leùr donnaient. mission , de ' détecter dans tou.s ,I.es milieu)( les personnes suscept;bles ' de détenir ' des v'aleurs, 'puis les détroussaient. , Bollhoure, plus tard. entra au ser' vice de la bande de la rue Lauris': ton, il fit siens les procédés RudyOtto en leur apportant une légère variante : les bénéfices passaient dans ses poches. Il traquait les Juifs pour le compte des Bony et La, fond, à Tulle, Montbéliard, Avignon, Marseille, parfout où il s' en trouvait cachés. Attaquant exclusivemellt des personnes âgées, comme M_ Ernest Blum presque octogénaire. il leur imposait un marché répugnant
- « Je viens vous arrêter
mais ie peux vous laisser partir. Seulement la liberté coûte cher. )) C'était sa phrase rituelle : « La liberté, ça coûte cher. )) Il la redit des diz.aines et de3 diz.aines de fois, semant partout la terreur et la rui~e pillant, volant et faisa~t arrêter se~ victimes, ou les arrêtant soi-mèrne quand il les avait complètement dépouillées. .', . ' Une de ces malheureuses appelés à témoigner devant les juges, relata ' sans haine sa rencontre avec ce voyou écoeurant. C'est une israélite de 85 ans. La voi)( tremble un peu, au souvenir de la scène atroce qu'elle conte: «( Bonhoure était accompagné de lIois hommes armés. lis avaien'l tous des têtes de brutes. Il m' a posé le canon d' une mitraillette, là (Elle se touche la poitrine à hauteur du ooeur). Il m' a tout pris : mes bi ioult et mes économies_ 1\ a voulu que je lui donne les adressses d' autres réfugiés. mais je n'ai rien dit. )1 Il exi;;te des êtres que rien ne trouble, si ce n'est la peur. Bonhou- . re est de ceu)(-Ià. JI a un regard méprisant pour sa chétive accusatri, cè. Il ne s' effondre pàs tout de suite. Le\'erbe haut et vulgaire, il réplique la lèvre arrogante: « C"est exact )),- Mais .1 jmagitiè tine fable incohérente. une histoi;e que r on -st blasé et révolté ct' entendre ressasser par les crapules' de tous crins: Espionnage; pillage, dénonciations, arrestations, opérations conire le maquis, déportation, double jeu. Il était résistant, voyons; des témoins ? Mais il en a un ... un milicien . C' e~t tout. C'est 3eulement au moment où le jury se retire pour délibérer que Bonhoure s' écroule. Suant la peur par tous les pores, il avoue: « J'ai menti, j'ai fait ça parce que j'avais tout perdu sur les champs de courses, 1) L'arrêt fut ce qu'il se devait d'être: la mort. 1 f ( DROIT ET LIBERTE par le Professeur HymanLEVY M me Ei~st~in, pouvalt etre trouvait. visitant un observatoire, demanda quel l'utilité de l'énorme télescope qui s'y On lui expliqua que, par les mesures obtenues, il était possible de trouver la distance qui nous séparait des étoi' les les plus éloignées, et même de savoir quelle était leur composition. . - Oh, dit-,elle, je ne vois pas pourq.uoi vous avez besoin de tout cet attirail ! Mon mari fait tout ce travail sur-le dos d'une vieille enveloppe ! Il Y a quelque chose de .vrai dans cette boutade de la .femme du grand physicien. Dans une matière aussi abstraite que l'astronomie, théorie et pratique sont étroitement liées, et la théorie d'Einstein, en dépit de ses abstractions, .'appuie plus sûrement s~r les phénomènes que le télescope révèle. Lorsqu'Einstein commença ses 1ravaux, le télescope avait déjà révélé les principales contradictions fondamentales existant entre la ·théorie et la pratique. ment, qùi se dirige vers vous, il semblera se mouvoir plus vite que si vous vous en éloigniez. Tout dépend, en somme, de la JX'sition que l'on a par rapport à l'objet ou à l' endroi~ considéré. La hardiesse d'Einstein fut de con:;.idérer tout ce qui vient d'être énoncé comme un point de départ, toutes les notions de temps et d'espaëe devant être révisées en fonction de cel"ie théorie, qui n'est pas seulement valable pour la lumière. des contradictiom révélées par le téle&cope, dans le domaine des sciences phYSIques. nÉANMOINS, Einstein n'est pas un marxiste. Quiconque a lu le peu qu'il a écrit · sur les problèmes sociaux d politiques aura reconnu la marque caractéristique de l'esprit ouvert mais impé,nitent de l\rtopiste. 1\ est hardi et courageux.. mais il lI'a jamais saisi la nature profonde des lxruleversement~ sociaux, nOI) plus que le véritable caractère de leurs contradictions. Einstein, qui a tant fait pour saper le caractère non dialectique de nombreuses notions fOl~amentales des &ciences. physiques, n'a 'pas encore saisi leur 1 ien avec le monde des sciences sociales. S'i,1 avait agi ainsi, il aurait probablement réussi à porter sa théorie de la relativité à un niveau plus élevé, en brisant les liens qui l' enchaînent. O A~S sa rigide théorie il n' y a pas de place pour l'homme et les changements qu'il opère. Il n' y a pas de place pour la couleur ou la chaleur humaine, ou pour la lutte. C'e6t la Le 31 mars est passé. Les soucis, les travaux quotidiens, les événements eux-mêmes ont fait le silence autour d'un anniversaire... de tai:le : les soixante ans de mariage de Paris et de la Tour Eiffel. Rassurons tout de suite nos lecteurs : le ménage est resté très uni. Pourtant cela n'alla pas tout seul. Quand, en 1886, un comité préparant l'exposition sonna l'appel en proclamant : t"" Avril 1949. ~ N" 2S (9~ , .. Goncourt, Huysmans et j'€n passe, signèrent une solennelle protestation mais ne purent réparer des fers l'irréparable outrage. D'ailleurs" M, Gustave Eiffel .sentit pour la seconde fois la moutarde lui monter au nez. - La 'seconde fois? ditesvous? -- Ah oui! Il faut que je vous explique. M. Eiffel Gustave avait un oncle qui 'habitai~ Dljon. Certes, la théorie de la graviration a été éprouvée partout avec un remarquable succès. Elle prédisait, avec une grande exactitude, le moment de~ éclipses, la position les pl anètel; dans le ciel. les pério ·de~ et la hauteur des marées (les eaux de la surface du globe étant également mumises aux forces de -gravitalion). n DUS n'entreprendrons point ici une argumentation détaillée. Qu'il nous suffise de dire que ln première chose qu'il affirmait est , que nous voyons le monde à travers notre propre optique. Le monde se p~ésente 1.' une manière particulière à chacun d'entre nous, et nous . ré' partissons les différents événements ~n fractions temps et espace. Ces deux n(,tions sont différentes chez deux ind;vidus. Ce n'est qu'une image abstraite, en noir et blanc, de l'immensité de l'univers, esquissée sur une planche à dessin. En fait, c'est un monde essentiellement statique, figé. M. Gustave EiHel surveille la construction du premier pilier Quiconque aurait douté de la loi de' navitation aurait douté de luiJr. ê~e. Et cependant. il y avait une légère ex~eption ... La planète Mercure ne lournait pas exactement comme elle aurait dO : elle se déplaçait légèrement en dehors des lignes prévues par nos physiciens, qui ne pouvaient trouver d'explication à cette anomalie, C'était le petit grain de sab.le qui fait crisser les rouages de la machine. Et le télescope révélait encore une autre contradiction. De légères ondes lumineuses voyagent à une vi~esse définie, de la source à l'objectif . Si vous vous approchez d'un corps en mouve- Soixan~e ans plus tôt, Marx montrait comment notre mentalité, notre éducation sont influencées par la nature particulière de la &OCiété où' nous vivons. Nous nous sommes imprégnés de cette mentalité dès notre plus jeune âge, mais, pour une fois . nous gaYons que nous poUVons dépasser ce stade. De plus, Marx démontra comment dès gens, même vivant ·dans le milieu propre à leur temps, pouvaient avoir une vue universelle sur de tels sUJets. Il compléta cette image du monde de l 'histoire entière des sociétés humaines qui permit à un individu de n'importe quelle période de considérer l'univers et ses aspects au travers de ses verres déforman1s. Ce que Marx a fait pour la vie . sociale, Einstein l'accomplit pour le monde physique. . \1 mit en avant la thèse marxïste selon laquelle les notions séparées de temps et d 'espace ne, pouvaient être ' envisagées. Il démontra qu'avec une telle- ;nter-dépendance de~ notions espace-temps, son effet sur la géomé~rie obligerait à recoçsidérer la notion de mouvement. De même que Marx expliqua les origines des contradictions dans le~ sociétés féodale d capitaliste, de même Einstein expliqua l'origine Lorsque, tout au début du XIX· siècle, le mathématicien- français Laplace s'écria : ({ Donnez-moi la position de chaque élément de l'univers en ce !)loment ; donnez-moi les lois qui régissent leur mouvement, et je vous prédirai les destinées du monde jusque dans ses moindres détails n, il avait Postulé en un langage clair et concis le caractère progressistp. qui embrasa les révolu- . tionnaires français. Marx a transformé ce postulat en mettant en avant l'homme, principal agent de transforlllation avec son intelligence et sa puissance physique, voyant le monde comlne une chose à la fois prévisible et imprévisible. Le caractère non dialectique de l'univers d'Einstein se découvre lui-même dans le fait qu'il est essentiellement, entièrement prévisible. Ici se révèle son esprit mathématique et là ré side sa faiblesse. « Qui peut nous bâtir une tour Eiffel? :., un petit monsieur bedonnant, barbu et gibus sur la tête, se présenta : - Moi. - Mais qui êtes-vous? demandèrent étonnés les membres de la susdite commission. Et l'autre, imperturbab:e, de répondre: ~ Messieurs, je suis Gustave! Amis lecteurs, je connais votre amitié, votre gentillesse, votre confiance, votre indulgence et pourtant je suis persuadé que vous ne croyez pas un mot de ce que j'écris. Vous avez tort. Car c'est bien Gustave Eiffel qui présenta au comité un projet de tour qui, accepté, . réalisé, devint célèbre. Bien sûr, ça fit du bruit dans Landernau. Des notabilités, des personnalités (non habilitées) firent réunions et me€tings, démarches et pétitions pour protester contre la venue de cette ferraille intruse en plein coeur de la capitale. MM. Guy de Maupassant, Alexandre Dumas fils, Gounod, Sully - Prudhomme, BULLETIN tCONOMIQUE JUSTICE FISCALE? par Henri CLAUDE A grégé de l'Universilé 1TJ) OUR commenèer l'année 1949 le Gouvernement français a ~ demandé, et obtenu, 135 milliards d'impôts supplémentaires. Une nouvelle tarification a été prévue de telle sorte qu'elle
- je tracluit par une augmenta'tion très sensible pour la masse des
petits commerçants et indll~triels soumis au régime forfaitaire et par une dIminution importante de~ charges actuelles pour les gros contribuables imposés d'après leur bénéfice « réel ».
-~--------......,
C'est ainsi que pour un bénéfice forfaitaire de 150.000 francs par an, l'irnpô-. passera de 21.600 à 27.000 fr., tandis que pour un bénéficf: léel de 10 million6 if n.:. ~prà plus que de 1·800.()()(), contre 2.385 .000 fr. précédeinmenl , !Oit une augmenla/;on de près de 30 % pour le petit contribuable et une d;minulion d'C!)viron 25 ',:{, pour le gros, ANDRÉ WURMSER (Suife de 1'article de Roger MariJl) François Mauriac, qui pleurniche volootiers sur le sort millénaire des Juifs pom mieux oublier leur sort très concret d'aujourd'hui, a commis, dans Le Figaro, la goujaterie de Tartuffe que voici Nous voulons croire, M. Wurmser qu'au COurs de cette déposition il y eut en vous, en· tre le communiste et le Juif, une sourde bataiik!. Dans le numéro d'A clion du 17 mars, André W urmser répond comme il convient Quoi ! Juif et communiste, je me sentirais déchiré parce que les communistes auraient traité en ennemi un Juif anticommu· niste .l Qu 'est-ce donc que cette solidarité qui, selon " .. us, au delà des nations et des doctri· nes, me ferait plus sensible au sort d'un Juif qu'à celui d'un .. comment disaient-ils, au temps oil nOUS les comhattions ensemble? Ah! oui : d'un « aryen », Qui vous pzrmet de me' croire le frère affectionné de M, René J\1'ayer ? Certes, je fus et de· meure solidaire de toutes les ,'ictimes du fascisme, comme je fus et demeure solidaire de qui. conque lutte contre l'absu~de discrimination .. . , comment di· liaient-ils donc, du temps que nous luttions ensemble ? Ah ! oni : « raciale »: Ni 11I0n esprit, ni mon coeur n'ont préféré Jacques Solomon à Jacques Decour, Geor~es Polit. zer à Gabriel Péri ; s ' il en était autrement, je serais peut .~tre, à vos yeux 1J:I1 « bon Juif» ; je se· raPs sûrement, aux miens, un piètre communiste.- Ces résultats prOVIennent, d'une part, de la réduction du taux (18 % au lieu de 24 n,, ) ; d ' autre parT, du fait que cette réduction O! taux est plus que compensée pour les petits contribuables par la suppression de l'abattement à la base et son remplacement par L1ne « décote » dégressive de l'impÇt. En effet, cette décote, qui se substitue à l'abattement ancien , cesse à partir de 150.000 fr. de bénéfices, c'est-à-dire pour 12 .500 fr . de 'revenus par mois. CeJX:.ndant, les compa rai~orls bites ci-dessus ne valent que dans l'hypothèse où le bénéfice impcsé ne varie pas d'une année à \' autre. Or, tandis que les grosses entreprises vont jouir de nouvelles fa vems qui leur permettront cl' aff ranchir de tout impôt une part importante de leurs bénéfices, l' administration a adressé aux agents' du fisc une circulaire leur ènjoignant de dénoncer les forfaits et de les rehauss.er. C 'est ainsi que dans l'hypothèse d'une augrr "~~3tion générale ~ bénéfices de 25 %, pour un bénéfice forfanalle passant de 200 à 2')0.000 fr. l'impôt sera d~ 45.000 lr. en 1949 contre 33,600 en 1948, ~t une augmentatiun de plus de 33 ~~ , tandis que pour un bénéfice de 10 mill iom passant à 12 miliions 1/2 l'impôt va décroître de 2.385 .600 à 2 millions 25Q,OOO francs: Ces lignes sont extraites de la re1l1~Tq1Lable étude de M'. He-nri Claude, La France s'interroge. Editions Problèmes de France. Prix 2{) fT, (30 page~ qui en valent 300) , Dijon est, comme chacun le sait, la pat.rie de la moutarde et précisément l'onc:e de Gustave en était fabricant. Le jeune homme traVaillait sous ses ordres. Leurs relations étaient cordiales ' jusqu'au jour où, après une discus- 5ion politique au cours de laquelle l'oncle s'avéra républicain et le neveu bonapartiste, les deux hommes en vinrent · aux mains. Le plus jeune, battu aux points, quitta Dijon et sa moutarde pour monter à Paris. n étudia, passa ses brevets d'ingénieur et exécuta même plusieurs travaux fort remarqués, - 'ru ne seras jamais qu'un raté, avait dit l'oncle. n était en passe de deverur célèbre. L'idée n'en était pas nouvelle. Allemands et Américains avaient' depuis quelque temps le désir de construire une tour de mille pieds mais leurs études ne prouvaient pas que l'immense édifice tiendrait. Gustave Eiffel, lui, rej eta à priori briques, pierre et cimenterie. Il réso:ut de choisir le métal. ,Sa tour devait être suffisamment souple pour n'être .pas cassée par .le vent et à la fois ferme pour résister aux plus fortes tempétes. Le fer répondait à ces qualités, mieux que la fonte. Et il se mit au travail. D'abord les fondations furent creusées. Chacun des quatre piliers nécessita un trou dont le ventre aW'll.it facilement contenu une maison de six étages. Deux piles fUN.'nt construites sur le sable et le gravier; les deux autres, sur des ca issons métalliques, à l'err:01acement de l'ancien lit de la Seine. Puis ce furent les 15.000 pièces métalliques, les 2.500.000 rivets, les barres, les boulons amenés tout prêts des ateliers Eiffel de Levallois-Perret. Deux cent cinquante ouvriers travaillaient constamment. s'éloignant chaque jour du sol. On avalt parlé d'hécatombe : il n 'y eut qu'un sC'ul tué. C'était un mont€ur qui s'était aventuré sur une passerelle interdite. M. Eiffel menait rondement l'affaire. Deux fois l~s ouvriers durent faire grève pour obtenir 20 centimes supplémen taires. Pourtant la première année Gustave Eiffel r éalisa soixante milaons de bénéfices. Les h abitants des environs déménageaient, craignant l'écroulement. Mais, en 1889, le 31 mars, M. Gustave Eiffel déclara la tour terminée. Elle ' tenait bon. Il y fit pne conférence de presse au deuxième étage, à laquelle assis:aient - le coeur battant d'émotion - tous les journa,listes de France et de Navarre. Aujourd'hui. la tour qui porte son nom est si célèbre à travers Je monde que POUl' représenter Paris. on desf'ine un trlangl€ de fer. Et ce petit triangle symbolise notre capitale, DROIT ET LI8ERTE 5 Des ruines de Suse à celles de Port-Royal par Michel GOUR ON dit même, lit-on dans la préface d'Esther, que les Juifs, encore aujourd'hui, célèbrent par de grandes actions de veau caprice du « roi Assuérus comgrâces le jour où leurs ancêtres furent ·bla d'honneurs Haman, et lui assign~ délivrés par Esther de la cruauté une place au-dessus de tous les sel,: d'Aman. n ' . g,n~urs n., Très attaché aux signes ex~ Mardochée, Mardochée aSSIS, Mardochée immobile qui le fixait sous les paupières à demi-closes en lissant !:a barbe? Fou de rage, il fit dresser un Jean Racine, au lieu de se contenter ter,leurs de respect, ,le nouve~u fa,von gibet de cinquante coudées.
- d'un désinvolte cc on dit même n, au- eXigea des ge~$ qU! , se tenaient a la
rait dû être assez curieux pour pénétrer porte du pal~ls qu 11s se ,Pr?sternasdans une synagogue un mois avant la se~t devant lu~. Une se~le echl,ne, parPâque, le 14 adar, dans quelque cc jui- ml celles qUI, ~n frequentalent les verie » de ' sa Champagne natale, ou abords, rest~ nglde: elle appartenait bien le 15 adar à Paris. Il y aurait vu au tuteur d Esther. à peu ,près ce que no?s-même's avons Et le t~t~ur d'Esther appartenait • La nuit vint, et le sommeil du juste se déroba au roi. Celui-ci connâissait à l'insomnie un remède souverain: il se faisait lire les Annales. Cette fois, il fut surpris d'y apprendre que Mardochée, dénonciateur d'un complot, n'en avait cependant obtenu aucune récompense. C'est le moment que choisit Haman pour venir demander la permission de pendre le Juif. cc Le roi lui ' dit: que, faudrait-il faire pour un homme que le roi voudrait honorer ? Haman dit en lui-même: A qui le roi pourrait-il vouloir accorder des honneurs, si ce n'est à moi-même, ? Et Haman répondit au roi: S'agit-il d'un 'homme que le roi veut honorer? Qu'on apporte le vêtement dont le roi se revêt, qu'on amène le cheval que monte le roi, et sur la tête duquel figure la couronne royale. On confiera ce vêtement et ce cheval à l'un des officiers pu voir dans les temples juifs, il y a au peuple JUlf. quelques jours: ce livre d'Esther 'dont, grâce à lui, tous les Français admirent la grandeur tragique, la beauté poétique, il en aurait entendu lire l'original, déchiffré à la lueur de sept chandelles dans un vénérable mequillotk. • • Catastrophe effroyable en vérité, ce orame qui tous les ans, un mois avant la ,Pâque, anime le manuscrit du livre' d'Esther et en fait palpiter le parchemin qui pour un jour, -doré par le soleil des bords de l'Elaeus, sera tout le palais royal de Suse. Au pied des taureaux colossaux à tête d'homme et à barbe frisée, un peuple d'esclaves, de princes, de femmes, d'archers, d'officiers, d'eunuques et de prêtres s'agite, $'enivre et s'empiffre. Assuérus, cc qui régnait depuis l'Inde jusqu'à l'Ethiopie sur cent vingt-sept provinces », vient de déployer sa splendeur pendant cent quatre- vingts jours, - le livre d'Esther a été écrit au bord de la Méditerranée, - au bout .desquels il fait couler le vin. n le fait couler aussi dan'S sa gorge de potentat, et, cc le coeur égayé par le vin », ordonne à la reine Vasthi de Se prése,:ter à l'admir~tion des invités. La reine refuse. Un homme bête et méchant a été aigri par une marque méritée de mépris de la part d'un vieillard. Le vieillard est Juif. L'homme aussitôt cherche cc ' à exterminer tous les Juifs qui , sè trouvaient dans le royaume, puisque c'était le peuple auquel appartenait » le vieillard. Il va trouver Assuérus, ;a'- - - ' - ~ , dont dépendent la vie et la mort de du roi ou des grands seigneurs de la tous les habitants du pays, et lui dé- cour. Celui-ci revêtira du costume clare: ,royal celui que le roi veut honorer. On cc Il y a un peuple dispersé parmi lui fera parcourir à cheval les rues de les autres nations, dans toutes les pro- la ville et l'on criera devant lui: c'est vin ces de ton royaume. Ce peuple vit ainsi qu'est traité l'homme que le roi absolument à part; ses lois diffèrent veut honorer! Alors le roi dit à Bade celles de toutes les autres nations et man: Hâte-toi, va prendre le vêteils ~, obs~rvent point les lois du roi. Il ment et le cheval dont tu as parlé, et n'est donc pas de l'intérêt du roi de rends ces honneurs · à Mardochée, le laisser ces gens-là en paix. Si le roi le Juif qui est assis à la porte; n'omets trouve ,bon, qu'on écrive l'ordre de les rien de ce que tu as dit. Haman prit détruire. n Le roi répond: cc Je t'aban- donc le vêtement royal et le cheval, il. donnè Ce peuple. )) en revêtit Mardochée et lui fit par- Aussitôt, on écrit cc aux gouverneurs courir à cheval les rues de la ville, en de chaque province et aux princes de criant devant lui: c'est ainsi qu'est chaque peuple, à chaque province sui- traité l'homme que le roi veut ho~ovant son système d'écriture et à cha- rer! ) Le roi, blessé dans sa dignité d'époux, ~craint que cet exemple ne nuise à l'autorité des maris, ses sujets. Aussi', pour raffermir la discipline conjugale si insolemment bafouée, il répudia Vasthi; bien mieux, il fit annoncer dans toutes les langues de l'Empire « que tout mari devait être maître dans sa maison et donner tous les ordres qu'il lui plaisait )). que peuple dans sa propre langue pou'r cc Il rentra chez lui accablé de tris~ ordonner d'exterminer, d'égorger et de tesse et la tête voilée»; et, ajoute im- , détruire tous les Juifs, jeunes et yi,eux, pertu;bable le l~vre d'Esther, c~ Mar, femmes et petits enfants, en un seul doch~e reto~n;a a la porte du ,r~1 !). jour, et de livrer leurs dépouilles au 1 PUIS les evene~ents se precI~ltent. pillage n. ' Esther, au cours de son festm, denonce Rassurez-vous: c'est dans la Bible (Esther, 2, 6-15) que figurent ce~ préparatifs d'extermination collective. Le ministre de la Propagande, auquel semblent revenir les droits d'auteur de ce texte assez souvent adapté à'!a presse, à la scène, à l'écran et à la télévision se nomme Aman. Le secrétaire d'Etat au maintien de l'ordre qui a cc Quand la colère du roi Assuérus fut apaisée, il se souvint de Vasthi, de Ce qu'elle avait fait, et de ce qui avait été décidé à son sujet. n Voilà une « colère n que tout autre eût eu loisir 'd' cc apaiser n au violon le plus proche, si tant est que 'les édits polyglottes du ' monarque prévissent et réprimassent l'ivresse publique; mais quoi qu'il en soit de ce royal lendemain de cuite, il fallait une nouvelle reine. La place fut mise au concours. Un Juif, Mardochée, de la tribu de Benjamin, y présenta sa pupille Esther: entre les mille plus belles vierges des cent vingtsept provinces, elle fut sélectionnée pour les finales du titre de miss Suse 474 avant Jésus-Christ. Elle passa un an dans un véritable institut de beauté, baignant dans l'huile de myrrhe et les aromates; enfin, appétissante à souhait, elle fut présentée au souverain qui, enthousiasmé, cc posa sur sa tête la couronne royale et la proclama reine à la place de Vasthi n. Elle tut cepeidéj.nt son nom et son origine, sur la' recommandation de Mardochée. Celui-ci s'installa sur les marches du palais, guettant les nouvelles de sa pupille; il guetta aussi, à cette occasion, un complot contre la personne royale et le fit dénoncer par Esther. Cette salutaire délation fut enregistrée dans les annales de l'Etat. « Après ces événements », un noumis au point ce plan d'assainissement biologique appliqué depuis à diverses reprises est un secrétaire d'Assuéru's. • Le sort (le Pur, en persan) désigna le 13 adar pour l'exécution de cette mesure, dont les futures victimes se mirent dans tout l'Empire cc à jeûner, à pleurer et à gémir n. Mais E5ther ne vivait pas dans l'empire, elle vivait dans le harem, séquestrée et coupée du monde; Mardochée l'ayant cependant mise au courant par l'entremise de l'eunuque Hathac, elle lui fit répondre: cc Si quelqu'un entre chez le rQi sans y être appelé, une loi le condamne à mourir. Seul, celui à qui le roi tend le sceptre d'or a la vie sauve. Et voilà trente jours que je n'ai pas été invitée chez le roi. » - cc Ne t'imagine pas, répliqua un message' de son tuteur, que tu échapperas, seule parmi tous les fuifs, parce que tu es dans la maison du roi. »' Trois jours après, vêtue de ses atours royaux, Esther se présentait devant le trône du souverain. « Elle trouva grâce à ses yeux », il lui tendit le sceptre. Pour toute faveur, elle lui demanda d'assister 'avec Haman au festin qu'elle lui avait préparé. Cette faveur gonfla d'orgueil le coeur du favori; mais pourquoi fallut-il qu'en sortant du palais il rencontrât, reproche muet, remords éloquent, insupportable ironie, la méchanceté d'Haman; le roi, incapable de prendre une décision, va faire un tour' au jardin, et, en rentrant, trouve Haman su.r le lit d'Esther, où il s'était jeté pour lui demander grâce. Ce qui distingue le caractère d'Assuérus au cours. de toute cette histoire, c'est qu'il n'a jamais cherché à comprendre. Et, séance tenante, sans pouvoir ouvrir la bouche, Haman va vérifier de très près la solidité du gibet , de cinquante coudées, où son imagination avait déjà vu se balancer Mardochée. Le vice est puni. La vertu récompensée: Mardochée prend la place d'Haman; Esther obtient que le 13 ,adar soit consacré au massacre des antisémite5, et ici s'arrête l'analogie. La répression fut dure assurément, mais par trois fois le texte biblique répète: cc A Suse, les Juifs firent périr cinq cents homme5; mais ils ne touchèrent pas au butin. » Puis, une nouvelle charrette de cc trois cents hommes; mais ils ne tO'.lchèrent pas au butin». , ' • Les Juifs de provmce massacrèrent le 13 adar et se reposèrent le 14; ceux de Suse mirent deux jours à se défaire de leurs ennemis, et ne se reposèrent que le 15. cc C'est pourquoi les Juifs de la campagne ou qui habitent des villes ,ouvertes font du quatorzième jour du mois d'Adar un jour de joie, de festin, un jour de fête, Ott l'on s'envoie des présents les uns aux autres )l, alors que ceux des villes fortifiées attendent le 15 pour se réjouir. Erigée en coutume, cette fête qui rappelait le sort, - le cc pur ) - jeté par Haman, prit le nom de Purim parmi les Juifs. Et Mardochée, devenu à son tour premier ,ministre, recommanda c( de n'en, laisser jamais s'effacer le souvenir parmi leurs descendants n. • Cette recommandation a fidèlement été observée, et regrettons que Racine ne s'en soit pas assuré. Négligence d'un disciple de 'la doctrine classique à- l'ég,ard de la critique historique telle que nous- l'entendons? Sans doute. Mépris d'un , chrétien fervent pour le~ - bourreaux de Jésus? Non pas. Esther, tragédie sacrée en trois actes, timide retour par la porte de service à ce thé,âtre quel soudainement touché par la gr.âce, Rac~ne avait vomi ? Cent fois non. En janvier 1677, Phèdre tombait. Et ' c'était la dernière pièce qu'écrivait pour les comédiens Racine, âgé de trente-sept ans, en pleine force, en pleine possession de son génie poétique .. Le pieux Louis Racine créa, pOUf explIquer cette rupture, la légende d'une conversion soudaine, cause ou effet ci'une spectaculaire réconciliation , avec Port-Royal. Racine aurait voulu aussitôt se faire chartreux, projet dont l'eût détourné son confesseur, qui l'aurait engagé à se marier chrétiennement. On juge sur pièces dans un cas pareil; or de textes point, ce qui n'a pas empêché la critique; du début du dix~huitième à François Mauriac, de se jeter à corps perdu d1uS cette hypothèse insoutenable dont M. Jean Pommier a fait justice. cc L'année même de sa retraite, notent les commentateurs, Racine fut avec Boileau nommé historiographe du roi. )) Banale coIncidence, n'est-il pas vrai ? Boileau, au même moment, interrompt la composition de ses Epîtres; c'est un hasard insignifiant; la nomination a lieu en mai, le roi rentre à Versailles le 31, et c'est le 1er juin que Racine se marie: vous n'allez tout de même pas en déduire qu'il cc se rangeait n, parce qu'il était indécent pour un historiographe d'être l'amant d'une Champmeslé? Le roi demande aux deux poètes cc de tout quitter pour travailler à son histoire », et les traîne à sa suite en Belgique, en Allemagne où ils s'épuisent à consigner ses victoires; quel rapport allez-vous chercher là avec le silence de Racine? Et je passe sùr les témoignages écrits, qui sont très nombreux sous la plume de Boileau (et développés dans la Revue de Paris, en novembre 1946). Ainsi, d'un côté, Racine est accaparé par une charge absorbante, coupable à .nos yeux, criminelle d'avoir appauvri nos lettres de quelques chefs-d'oeuvre de plus, à '-commencer par cette Iphigénie en Tauride à quoi il travaillait encore ,au moment où son fils nous le dépeint confit dans la dévotion; d'autre part, quand il se retournait vers ' la carrière abandonnée, il ne voyait que le souvenir de l'échec de Phèdre et le décourageant spectacle de la vogue de l'opéra et de Quinault, son rival. Que peu à peu Racine s'est réconcilié avec ses anciens maîtres et a retrouvé les senti~ents de son enfance, voilà qui ne fait pas de doute; mais si la légende d'une conversion théâtrale et d'un coup de foudre divin fait honneur à la piété filiale de Louis, elle trahit chez ses successeurs unanimes un état d'esprit moins respectable, lequel relève de Pantagruel, Quart livre, au chapitre de Panurge et des moutons. { ( DROIT: g:UBERTE ' , ' .... ------------------------------------------------------- AVRIL 1943 .•• Genèse et épilogue d'une insurre~tloR ... AVRIL 1949 ~ .. LE 'GHETTO/ HEROI UE Brone!!: songe. Il sait où est son devoir de citoyen libre et de déonoc:rate. Il sera aux çôté$ des opprimés. UNE année après l'établissement du ghetto de Varsovie par les Allemands, au mois de juin 1941, 500.000 Juifs y vivaient, entassés. D'autres (100.000) vivaient dans un deuxième 'quartier réservé, appelé le petit ghetto. Une famine effroyable et le typhus exerçaient leurs ravages. La moitié de la population mendiait. On mourait dans les rues. Mais l'extermi,nation des Juifs proprement dite, sel()n le plan établi par les ser~ .vices de Himmler, commença le 22 juin, le jour même de l'attaque hitlérienne contre ru nion Soviétique. Dès le début il exista dans le ghetto une organisation de combat. Un certain nombre de Juifs avaient pris le maq,uis et com-' battaient dans les rangs de la Résistance polo,naise ou parmi les partisans. Cependant, dans la. nuit noire des victoires hitlériennes, l'immense majorité des Juifs fut exterminée dans les camps de Tremblinka, Ma.ïdanek, et dans les environs de la ville. Une première grande manifestation des Juifs du ghetto, le 26 août 1942, suivie , d'une bagarre, fut le signe annonciateur d'une riposte. Les Allemands, ayant eu vent de l'existence d'une organisqtion de combat, accélérèrent le rythme de l'exterm. ination.
- A u mois de janvier 1943, il ne restait
plus que 50.000 Juifs dans le grand ghetto et 10,000 dans le petit. Le 18 janvier, les Allemands vinrent liqui'der le reste. Ils furent surpris de se heurter à une vive résistance armée. La bataille dura quatre jours. Les assaillants furent obligés de renoncer momenta- . nément à l'exécution de leurs projets et de sauver là face en faisant sortir 7 à 8.000 ·J.uifs. Vers le soulèvement général L'organisation de combat profita de ce répit pour introduire une certaine quantité d'armes dans le ghetto. Encouragés par les premières défaites hitlériennes, surtout par la victoire de Stalingrad, les survivants juifs se rallièrent à l'idée de la révolte armée. Tous les hommes et les 'femmes valides commencèrent à s'entraîner et à creuser des abris. A la mi-avril, le bruit se répand que les nazis sont prêts à en finir avec le ghetto et que sa liquidation est fixée au 20 avril, jour anniversaire de Hitler. Un convoi de 5.000 personnes est demandé pour la veille; la crainte devient réalité. Cette' fois, personne n'a plus ô'illusion ... L E 19 avril, ' l'o'r*ga nisation de combat attaque et conquiert tous les magasins allemands qui se trouven,t dans le ghetto. Par le. égouts, ville et ghetto commu,ni'luent. Les partisall& vont au secours des il1$'urgé •• Un coup de main hardi, organisé avec succès contre l'arsenal de la Gestapo, est décisif, car il permet de s'emparer d'une importante quantité d'armes. Cieplik_.ki li prêllé sa voitu,e pour aider le vieux taille .. r à déménager. Ils vont quitter le-ur rue pai.sible. E~ ' route ,pour le ghetto. , • LA , VÉRITÉ N'A PA,S, DÉ FRONTIÈRE cc: La Rùe frontalière D, tel est le titre polonais de ce fi(m magnifique, le premier retraçal1t l'héroïque soulèvement du ghetto de Varsovie; le 19 avril 1943. Dans l'une des maisons de Vi3fsovie, vit tranquillement un vieux tailleur juif qui partage son temps entre le travail et la prière. Il ne parvient d 'ailleurs pas à convaincre de l'excellence de sa méthode traditionaliste. son gendre Nathan, électricien de son métier,. ni son petit-fils Davidek. A côté vivent les Cieplikowski, le père est cocher et le fils Bronek est réputé pour être le gars le plus débrouillard du quartier. Il y 'a aussi le bistro Kusmirak, dont le fils Fredek est un mauvais compagnon de ieu déjà mouch.lrd et mauvais joueur. Au premier vivent le' docteur Bialek, sa filJe Jadzia' et l'institutrice Mlle Klara. Au-dessus, enfin, Woitan, employé de banque, dont le fils s'est « promis D à Jadzia. , Tout ce monde en miniature sera retourné par l'arrivée des Allemands, reflétant le bouleversemest mondial. Le Docteur Bialek qlje per- ' sonne ne,savait ~ui f sera « vendu» par Kusmirak et Fredek. Jadzia réussira à s'b;happer. Le :vieux tailleur et tous les membres de sa famille seront enfermés dans le ghetto. Au cours d 'une alerte, l'Allemand fiancé à la . fille de Kusmirak r::trouve Jadzia et la reconduit au ALEXANDRE FORD qui . réalisa le film ghetto où, entre temps, le combat s'est pré- , paré. Les survivants q'ui n'ont pas été gazés dans les c amps de concentration se soulèvent sous la conduité de Nathan et lorsque les Allemands viennent incendier le ghetto, ils trouvent une résistance inattendue et violente. Da-videk aidé de Bronek et de Wladek sauvera une fois encore Jadzia, mais, malgré son je'une . âge, il retournera se battre au ghetto auprès de . son père et aux côtés des partisans. C'est un film qu'il fallait réaliser. C'est un extraordinaire document, à peine romancé, auquel on a certainement inclus !-les bandes d'actualités probablement retrouvées dans les archives nazies et habilement utilisées. . bire que Cette ' bande est sans faiblesses n~ serait pas juste, mais la réussite de l'ensemble fait oublier les petites erreurs. Elle est admira- ' blement interprétée. Quoi qu'il en soit, c'est un film qu'on se doit de voir quand ce ne serait que POUli Y admirer sans réserve le magnifique courage avec lequel ces honmH~s et ces femmes ont su mener leur lutte héroïque. Et que chacun fasse le se{ment de ne, plus. pennettre le racisme ni l'antisémitisme, de ne pas accepter d'~.t.re aux côtés des bourreaux de ces millions de victimes. Josette WOLNY. Le récit du soulèvement du ghetto de Varsovie que nous reproduisons a été fait au cours d'une conférence de presse par notre redacteur en chef, M. Vilner, qui assista à l'épilogue de ces tragiques évènements d'avril et recueillit sur place les temoignages des victimes. Cet article est illustré par les photos du film " La vérité n'a pas de frontière ". L ES Allemands, se voyant l'accès du ghetto interdit, l'enserrent dans un étau infranchissable. Les jours suivants, le « Pawiak », où se trouvent enfermés 2.000 prisonniers politiques polonais, est libéré. D'autre part, 6.000 Juifs du petit ghetto, incendié de to;us côtés, sont venus se joindre au soulèvement. Pendant dix jours, les Allemands cherchent à intimider et à démoraliser les insurgés. Ils lancent un dernier ultimatum, qui sera rejeté. Le dixième jour, l'artillerie est amenée au centre de la ville et, pendant toute la nuit, bombarde le ghetto. Le lendemain: attaque aenenne pendant vingt-quatre heures. La nuit suivante: ,des uni tés blindées, a ppuyées par l'aviation, réussissent à pénétrer dans le ghetto. Journées dramatiques rangs. Après quatre semaines, la situation empira. Le ghetto était en feu, toutes ses maisons détruites. Fin mai, les Allemands étaient maîtres de toutes les rues, mais, de chaque ruine, on tirait encOore. Au quarante-deuxième jour du soulè . vement,Je communiqué officiel ·de la Wehr- ' macht déclarait ,: ,« Le seul moyen 'd'écraser ' le · mouve- A TROCES furent ces derniers jours !.. Le ghetto était devenu un immense brasier, dont les flammes se voyaient à 100 kilomètres de Varsovie. De temps en temps, un vieillard ou une femme p()rtant un ·bébé apparaissait et se jetait dans les flammes ... Du sol, le combat gagna le sous-sol. On évalue à 10.000 ce,ux qui prirent et tinrent les abris et les souterrains. Un certajn nombre réussit à gagner le côté « aryen », aidés par les Polonais de l'extérieur. D'autres résistèrent jusqu'au mois de juillet Le commandant allemand Fischer fit, après 1 es combats, installer des échafauds au milie.u du ghetto. Sur le bâtiment qui résista jusqu'au dernier moment, il fit pendre de façon spectaculaire les Juifs que les Alleman!1s a vai en t réussi à taire prisonniers, en annonçant qu'il s'agissait des organisateurs de la révolte. Épilogue Désormais, c'est une lutte pour chaque rue, pou r chaque maison. Elle se déroulera pendant tout le mois de mai. On estime à 5.000 le nombre des soldats allemands tués et à 50 le nombre des usines militaires détruites. Les combattànts se barricadèrent dans les Le soulèvemeBt s'organise, luih et partisans opposent une vive résistance aux nazis . Au mois de septembre 1943, f,urent condu i t s d'Auschwitz à Varsovie, 2.000 déportés juifs français, belges, maisons. Ils ' combinèrent la tactique de la défense et ceUe des sorties et des attaques brusquées. Des groupes spéciaux, appelés « groupes de la mort », attaquèrent les Allemands dont ils portaient l'.uniforme, en pénétrant dans ll;urs . , ment est d'extermin r" tOUS"" les habitants doU ghetto et de brûler jusqu'à la racine ce nid dangereux de la révo •• e. » Les Allemands menèrent la lutte contre les ruines, y compris celles d'où l'on ne hollandais et gr e c s. J'étais du convoi. Quand nous descendîmes du train, dans une gare à la limite du ghetto, à l'aube, une image effroyable s'offrit à nos yeux. De toutes les maisons, étrangement déchiquetées, ne restaient debout que les murs extérieurs. Lits, brique~ et ferrailles se trouvaient projetés sur la chaussée. ~haque maison, vidée, . consumée par le feu, ()offrait un aspect di!_ férent ; chaque ruine avait son' histoire et _ racontait son combat. Quelques débris fumaient encore. N0US fûmes parq*u és dans un camp de concentration, au coeur du ghetto. N()tre travail consistait à démolir une par , une ces ruines, à nettoyer les briques et à récupérer la ferraille. Ces dizaines de millions de briques et ces centàines de milliers de pO'lltres devaient être acheminées vers l'Allemagne comme butin de guerre. Au premier contact de ces ruines, nous sûmes que, dans les constructions souterraines savamment dissimulées, il y avait encore des survivants. Une brigade spéciale de S.D. était chargée de _ découvrir les abris et de fusiller les survivants, afin de- ne laisser aucune tra.ce, a'llcun témoin. Le troisième j'our, un camarade avait fait une découverte à l'iJ?su des gardiens S.S. : un abri. Je m'arrangeais ' pour travailler à la ruine signaiée.· Sous les décombres se trouvait dissimulé un tuya,u de canalisation, en pente vers le bas: Je m'introduisis -dedans. Un autre tuyau horizontal lui faisait suite. Il fallait fàire une vingtaine de mètres à plat ventre. Au bout du voyage, une faible lumière perçait. Un tuyau vertical, muni d'une , échelle en fer, long de deux mètres environ, aboutissait dans une vaste ' pièce bétonnée. Une bougie y était allumée. Dans les murs, sur les deux côtés des niches pour dormir étaient aménagées. Il- y avait le téléphone . et l'électricité, mais ils ne fonctionnaient plus. Un jour de juin ••• En avançant, je me heurtais à une femme brandissant un revolver. Deux hommes étaient étendus à sel' côtés, immobiles, agonisant. Une semaine après, le quartier sautait à la dynamite, enterrant vifs tous ceux qui s'y trouvaient encore. . Plusieurs mois plus tard , avec un .ami, je ,descendis un jour dans les égouts. Tout , au long se trouvait une rangée de cadavres asphyxiés, chacun tenant à la main une valise ou un sac. Le tout en décomposition avancée. On pouvait sans peine reconstituer les événements. Quand . le ghetto brûla et que les combats approchèrent de leur fin, un certain nombre D .. videk, plur sauve'r Jadzia, téléphone courageusement d' ltfI immeuble c·n fla.mme, à B,oL-_________ nek_, _q_ui _va_ _ven_ir_. ________~ , essaya de gagner le côté « aryen» par la' voie souterraine. Les Allemands, l'ayant' appris, obstruèrent les bouches des -égouts et attaquèrent les fugitifs au gaz. Un autre jour, un camarade trouva un journal tenu au jour le jour par une jeune fille, pendant trois mois : avril, mai, juin 1943. Ce journal s'arrêtait au milieu d 'une . phrase, un jour de juin ... Leçons historiques Pour bien apprécier l'héroïque soulèvement du ghetto de Varsovie, il ne faut pas le juger comme une action isolée, ni comme un acte de dé!1espoir. C'est dans une phase bien ,déterminée de la guerr,e que ce soulèvement s'est produit. Il a mûri dans les conditions créées par la victoire de Stalingrad, qui détruisit la légende de la toute-puissance de l'Allemagne. Il serait inexplicable sans l'aide de la Résistance polonaise et sans le concours des partisans juifs de l'extérieur. Il serait faux également de croire que les 40.000 derniers survivants juifs ont cherché une mort héroïque, mais sans aucune perspective. Toutes les expériences pro,uvent que la perspective de la mort n'est pas un stimulant pour la lutte, car on ne lutte que pour la vie, Et les combattants de Varsovie ont ouvert un front contre le fascisme pour lutter avec d'autres combattants.
- COMBAT difficile, acharné, dont on a
pu dire qu'il était un combat désespéré, mais a'ussi le combat de l'espérànce humaine. Ainsi, la révolte du ghetto 'de Varsovie restera comme une des plus belles ' pages de la lutte des peuples contre la ' barbarie hitlérienne. La défaite est là, Le cil'oyen libre devient un paria . " sait dép le tort que lui réserve l'aveni,. " sajt ce que va être la souH, .... ce. • L'exposition ·des travau~ des enfants est un.témoignage! par Ana VILNER cc T out art e st de gra duer 1., épreuves e t de mesurer les efforts , c a r la grande a ff a ire est de dOQner à l 'enfant une ha ute idée de sa puissance et de le soutenir par des victoires. » ALAIN (Propos sur l'Education.) U'N des traits caract.éristiques de l'enseignement moderne est l'introduction d'une discipline nouvellp, de travaux manuels qui ont leur place dans l'éducation d'une collectivité d'enfants, -parallèlement à la discipline spéculative. Les deux disciplines doivent se compléter. . Les enfants, quelle que soit leur orientation, auron.t à se mouvoir dans le milieu des réalités, c'est à l'éducateul" de les prépa,rer et de leur faciliter le premier contact. avec la vie réelle, afin qu'ils puissent mieux résoudre l,es problèmes que leur parera la vie. n ne suffit - pas d'avoir des idées, d'avoir acquis la puissance de la pensée, il S'agit de pouvoir réaliser, utiliser c~ idées. Les travaux manufls forment une PQSsibilité excellente d'utiliser des connaissances, et de lier le vrai, l'utile, avec le beau. D'un côté, l'enfant exprime des valeurs qu'il possède déjà, de l'autre côté il a'cquiert des connaissances nouvelles le contact ces travaux sont plus âgés et qu'ils ont eu le temps d'acquérir une maîtrise absolue de la matière brute : les cadres sont exécutés par des artisans-artistes, avec un goût développé de l'harmonie, de la forme et des couleurs. Les travaux de pyrogravure démontrent non seulement l'ha,'bilit-é de La main, mais expriment la personnaltté de cha~ que enfant par le contenu qu'il A la kermesse les stands de nos ' jeunes ont été très remarqués DROIT ET LIBERTE M. CLAUDE MORGAN nous donne ses ImpreSSIons sur la kermesse Voici un extrait de III lettre que le grand écr i va ~n Claude Morgan, directeur des « Lettres Françaises » a bien voulu nous adre sser à la suite de la visite qu'il a faite à notre kermesse des 4, 5 et 6 mars à l'Hôtel Moderne : « Mes illlpressions sur votre ker~ 'mE!$Se sont profondes ; je l'ai trouvée très bien organisée et très vi_ vante, J'ai pu voir les sta-nds où étaient exposés les travaux des enfants et j'ai beaucoup a,dmiré leur habileté et la perfection des objets exposés. Je me lléjouis de visiter un jour les ate~iers où ils sont bbriqués. » A cet homlT'.age seront sensibles tous les amis qui ont visité notre kermesse et qui se proposent de nous a ider dans l'accomplissement de notre tâche présente : envoyer 2.500 enfants de Fusillés et Déportés en colonies de vacances. Si vous allez au théâtre ••• (sélection notée de 0 à 10) Ne manquez pas : - Hamlet (Ma rigny) : ). - Alexal~dre-le-Grand (Vieux- Colombier) : ). - ArdUe ou la Marguerite ~ Comédie des Ch~mp s -Elysées): 9. - La Putain respectueuse (Ahlbigu)
- 9.
- Les Temps difficiles (Comédie- Française-Luxembourg) : 8. - Le S ilence de la mer (Edouard VII) : 8. - Huis-clos (Ambigu) : 8. - L es Fourberies de ScaPin (Ma rig ny) : 8. - L 'Arclzipel Lenoir (Théâtre de P a ris) : 8. - Tout (Comédie - FrançaiseRichelieu)
- de 7 à 10.
~ ..... , .........•.•.•.••••.•..•••......•.••.•••• La a: retraite li des vieux a été augmentée dans des pi'oportions .. , (hum Y). Et je revois l',mage de cette petite vieille pâle, comme toutes les autres petites vieilles de France. Elle a un nom compliqué avec des Y et des S, Alors, on l'appel~ à l'hôtel: la vie-i\le. Elle en souffre mais ne dit , mot. Dame! C'est enCore une charité qu'on lui fait. Sa chambre porte un numé~ ro, le 17. Elle se trouve au quatrième étage. QuaDd elle grimpe, a-près des arrêts prolonglés sur 'es pa-liers, elle n'en peut plus, Elle • se laine tom1ber su .. le lit, son petit sac serré dans ' ses maigres doigt.s fripés. ~Ie a elKore failli prendre l'unique chaise. Heureusement qu'à temps eite s'est rap~ pelée que les pieds éta1ent décollés. Personne n'est monté la lui réparer. Depuis trois mois. Elle se redres e. Pose la boîte contenant un quart de lait : u-n cadeau de la c~émière, de tempS à aut-re, quand il en reste. Elle va faire sa pcIIIIote. C'e$!' interdit, m.yis on ne lui dit rien. Elle sort de dessous un rideau un petit réchaud à alcool. - Moitié alcool, moitié eau. Ça brûle, puis ça s'éteint: il en hut des allumettes ! Elle déjeune, Des carottes, une feuille de salade qu 'elle tient à même la main. Un verre de bit, chaud, doux, réconfortant. Le plus grand plaisir. Avèc un sucre, le dimanche, ou les soirs de cafard, Que va~t-elle fail1e ? Tous les jours, dix fois par jour, elle se demande ce qu'elle va faire. Sortir ? " lui faudra encore descendre, remonter • . Et le temps est si mauvais. Lire ? Ses yeux lui font mal. Et puis elle n'a ni livre, ni journal. Et surtout elle veut garder ses yeux. Elie n'a que cinquarlte-neuf ans. Elle était cuisinière. Dans un.e grande maison. La patronne était bonne. Elle faisait _ ce qu'elle voulait. Bien sûr! Ça rend ie nez écarlate et ça roussit les cheveux. Mars quel -plaisir lorsqu'un plat est bien' réussi, bien présenté, bien en chair, en cou.leurs, apij»éti.sa-nt, Elle était prise tous les jOlfl'S, et le dimanche. Mats c'étaient de si bons patrons, Et puis elle est tombée ma'a~ de. " fallut l'opérer,_ -Elle ne pou~ vait plus rester des heures en~ères debout, devant un fourneau, Elle n'était plus bonne à rien. Et ses bons patrons l'ont mise à la porte - oh 1 pardon - ' ront con.gédiée, en lui don.nant miUe franc,. Où aller ? Que faire ? Elle est seule, sans famille, salls parents, seute ! Elle a h'ouvé oette chambre. Erie y est seule, Le JOUi', la nuit. Toujours. Elle n'a pas soixalltc ans enCore. Et tant pis po .... elle. Elle aurait pu toucller l'aide aux économiquement faibles (comme ç'est bien dit 1) 1.600 fr. par mois, Mais non, ~"e n'a pas soixante ans encore, Alors, parce qu'ils ont été gentils à la mairie, elle a reçu l'assistance obligatoire
- 900 francs par mois, Vous
entendez : Trente francs par jour. Parce qu'elle n'a pas encore soixante ans, à huit mois .,.,ès, Et h chambre coûte 1.012 tr, Sans service, sans bl~n-çhissage, sans drap, sans rien, la chambre coûte plus qu'elle l1eçoit. Arors, une ancienne collègue, ou -le secrétili~ e de 1.. mairie, ou un C'O~ locataire, comme ça, dans sa main, met un billet cie cent francs. Elle bredouille, rougit et Iltégaie un cc non, non » ému, San.s eux, elle serait 'morte. Quand elle paie le propriétail1e,il s'apitoie sur sa misère : «- Bon dieu : c'est-y pas malheureux, tout de même 1 La laiiser comme ça 1 ,. Et il empoche la somme. Erfe se saUlfe, honteuse, com'me si elle volait. Et elle remonte dans sa chambre, essoufflée, abattue, vidée. Ar. quoi est-elle utile? se demandet- elle. Et erle songe, la vieille, elle songe. Da.~s huit mots, elle aura soixante ans .. , M, D. --_ ....•..........................•.•....•••..• , LE CiNÉMA t.-..-:J-~:s ~ettep~---:O...l-r N~Y avec une matière brute sans forme, le 'jugement du bea u, l'effort continu pour réalisen: l'idée préoonçue d'avance. L'élaboration du plan de travail, l'organisation du travail par étapes naturelles, qui mènent à la réalisation finale de l'OEuvre. La place que tiennent les travaux manuels dans nos Foyers est" une conséquence logique d'u-ne profonde compréhension de l'importance qu'a cette discipline dans l'éducation de nos enfants. n faudrait pourtant ajouter ici, aux remarQ.ues générales, quelques traits de nos enfants qui nous feront mieux 4!omprendre le rôle des travaux manuels poUl" nos enfants. Tout en étant des êtres normaux, nos enfants victimes de la guerre, ont encore un besoin plus grand de se découvrir par leurs trav- aux. Ce sont leurs réalisations qui ;res a;ident à se débarrasser des complexes, à acquérir un équilibre, une confiance en euxmêm- es, dans leurs capacités, aussi bien qu'une conf tance dans les adultes qui les entourent, les aident, les élèvent. Pour comprendre toute la valeur de l'exposition de nos enfants à la kermesse de la c .a.E., il faut penser à tous ces problèmes. On verra alors non seulement le côté esthétique des travaux de nos enfants, mais aussi la valeur éducative des ateliers, dans nos Foyers. Rentrons encore une fois dans la salle d-'exposition des travaux de nos enfants. Le-s stands nous parlent, on n'a pas besoin de guides, ni d'explications. Il suffit de s'approcher des stands d'Andrésy, pour se rendre compte qu'ici domine l'imagin.ation, la fantaisie des gosses. Tous les petits objets en plâtre, en terre cuite, en lainp., les découpages, nous montrent que les éducateurs ont donné libre cours aux idées des enfants, que les objets étaient conçus et réalisés par ces enfants. A côté, nous voyons le stand du Foyer de Livry-Gargan.' AprèS avoir jeté un coup d'oeil sur les travaux, on se rend compte que les réalisateurs de introduit dans son travail. Les travaux de tissage et autres tra·· vaux de caractère féminin dénotent le boût esthétique d-f).IlS la fabrication des objets utiles comme de petits coussins, cache- nez, petits tapiS, etc ... Tous ces travaux sont couronnés par l'oeuvre d'une jeune artiste peintre qui expose ses oeuvres individuelles. En face se trouvent les deux stands de nos jeunes aKiolescents de Montreuil : filles et garçons. Nous avons devant nous des travauoc d'a.ppren~ Us. Chez les filles, qui exposent beaucoup d'objets, règne l'esprit féminin, tous les articles de couture sont des objets utiles. Nos jeunes filles essayent leurs possibilités dans les corsages, . cols, lingeries, f~its avec un goût esthétique marqué et défini. On s'arrête devant les travaux si minutieusement accomplis, on emporte l'impreSSion que le métier est sérieusement envisagé par nos jeunes filles, nous p-ouvons leur faire confiance, elles méritent dès maintenant de prendre leur place parmi les travailleurs de notre pays. Les garçons, leurs frères du Foyer des Garçons de Montreuil, exposent des objets tout à fait aifférents : c'est la poterie et les modêles réduits qui règnent ici; on voit aussi la r.eliure, la pyrogravure, des travaux de mécaniciens- et techniciens. On peut suivre le développement de leurs ateliers à travers leur exposition, on peut aussi faire une étude de leurs métiers à travers leuOE travaux. Ce qUi attire notre attention, c'est la maîtrise de la matière dans toutes les branches des travaux et le goût du travail. En commençant par les petits d'Andrésy, on se rend compte, à l'Exposition, du développement de nos enfants à travers leurs travaux manuels. Outre l'habilité manueille, un certain sens pratique, le goût du travail fini, le goût du bricolage, nous voyons les personnalités de nos enfants s'exprtmer, s'extérioriser par leurs travaux. FANTOMAS CONTRE FANTOMAS (Français) Hélas !... Quel dommage qu'on n'ait laissé Fantomas dormir en paix. . Quel dommage aussi que les ci· néastes (manquant décidément par trop d'imagination) croient devoir reprendre les cc trucs » de leurs aînés. Ici, on retrouve, alors que Fantomas s'évade sous les traits d'un cocher de convoi mortuaire, la reproduction exacte d'une scène d'un film muet de René Clair, tourné il y a quelque vingt-inq ans: cc Entr'acte". Fantomas a revêtu l'uniforme (la longue cape noire ~t le bicorne) de conducteur de corbillard. Il est sur le siège et mène lentement son convoi. Il est reconnu ... Et fouette cocher 1... les chevaux filent et le cortège court derrière sur un rythme accéléré. Rien n'y manque, ni le chien, ni le gosse, ni l'homme à la jambe de bois. Cela ne fait même pas rire. C'est une bande ennuyeuse. On s'est donné beaucoup de mal pour rien. L'mterprétation, excellente, il faut bien le dire. ne parvient pas à en relever le niveau. Autre chose encore : la science, pour le scénariste, semble être une chose odieuse, bonne à faire des fous et des criminels et à faire sombrer le monde dans un chaos insondable ... ceci par la volonté d'un homme, en l'occurrence Fantomas. Et - Langevin, et loliot-Curie, et Flemming, et les autres ? ... Et les hôpitaux, et le progrès au s~ns large du teTme, est-e pour fabnquer des criminels en série 1 ... comme le fait ce nouveau Fantomas. Il me semble aussi que le journa· liste du premier Fantomas (André Le Gall, je crois) était infiniment mieux choisi et plus dans son rôle qu'Yves Furet, qui n'est pas sympa· thique. ... UNE FEMME PAR 10UR (Français) Drôle. Sans grand esprit, mais quI fait passer un moment agréable. De jolies filles, lacques PiUs et, surtout, Danise Grey. Des chansons. De la folie. Et tout finit dans un baiser. -+- LES AMANTS DE VERONE (Français) Enfin, un bon film. Bien que le thème soit assez vieux et assez usé pour enlever dé l'intérêt, l'action est bien menée, soutenue avec talent paT les interp rètes : Serge Reggiani, dont la présence s'affirme chaque jour davantage; Anouck Aimée, dont l'avenir et d'autres films diron t si elle a un talent réel ou si elle est de ces vedettes gonflées par la publicité et sur lesquelles l'oubli étend ses ailes dès que la propagande a cessé de les soutenir; Yves Deniaud, toujours drôle et talentueux; Pierre .Brasseur, extraordinaire; Martine Carol, Dalio; Louis Salou qui défend avec bonheur un rôle très lourd; Armontel et Marianne Oswald. C'est l'éternelle histoire de Roméo et Juliette. D'une vieille légende gallilque, Shakespeare fit une merveiHeuse histoire d'amour, dont le côté « commercial » tenta bien des scénaristes. Mais CE.tte version (de Jacques Prévert) est infiniment supé' rieure 'à celle de Cocteau (cc L'Eternel Retour n). D'un modernisme Raymond Rouleau et Caby Silvia dan" un t' scène d'un film en cours d( réa lisation : « Miss ion à Ta nger tl . plus vraisemblable, elle se situe dans un cadre plus réel (un studi,o de cinéma). La photo en est excellente, simple, et sans recherches qui n 'auraient pas été de mise ici l'his· toire se suffisant largement à ellemême. La musique de Kosma est agréable, mais parfois un peu brutale, semble·t-'il. Bien joué, bien mis en scène, ce film , s'il n'est pas un chef-d' amvre, se ràngera parmi les meilleures productions de l'année. Mais disons, malgré tout, qu'il est regrettable de voir prendre et reprendre éternellement les mêmes thèmes. ... PAl\'IPA BARBARE (ACgentin) Ce film est profondément écoeurant. Il se résume ainsi : de l'art et de la manière de se débarrasser des cc métèques ", en l'occurrence des Indiens, qu'on peut tuer sans aucun remord. Il faut exterminer tous cc ces gueux )1 et, parlaillt, on croit astucieux dans ce dêgoùtant western, de vous montrer joyeusement le scalp du grand chef indien ... Ah !... ah 1... ah!... la bonne plaisanterie, n'est-e pas? Gageons qu'elle a eu l'assentiment d'Evita Péron et de son noble mari, président d'Argentine, et que les hitlériens noitoires, auxquels ce pays offre une large hospitalité, ont été au premier rang des spectateurs enthousiastes, au jour de la sortie du film. Mais c'est dalIls le même esprit que naquirent les fours crématoires et les camps de concentration, les chammes à gal/! et toutes les persécutions racistes de l'univers. Une bande honteuse dont les réalisateurs devraient avoir à rendre compte au monde civilisé. Si vous aimez le cinéma Quelque part en Europe. La vérité n'a pas de frontière. Bambi (pour vos e.nfants), dean de la Lune. Cinq tulipes rouges. Manetn. - N'ALLEZ PAS VOIR: Ninotohk.a. Pampa barbare. La piste de Santa-Fé. Si vous éco.utez la radio -Le Rideau de la Compagn,ie Ma· deleine Renaud· Jean-Louis Barrault se lève sur ... (3 avril, 21 h., Natiooa\). - L'ArchipeL- Lenoir, comédie en deux pa.rties d'Armalld Saia-crou (3 -avril, 13 h. 15, Natiooal). - T,ransmissioo du Théâtre national de la Comédie-Française (7 avril, 14 h. 30, Natiooal). - Séllectioo du fit/m Les Amants de Vérone (3 avri'l, 18 h., Paris·lnter) . - Negro !pirituals (tous les mardis, 20 h., Paris·lnter). - Pièces pour guitare par Jean Fuller (tous Jes mardis, 20 h. 15, Paris ·lnter). - Voulez·vous bien ne plus dormir, par Robert Beauvais et Gisè1e Parry (tous les diman-ches, 10 h. 3Ô, Chaîne Parisienne). Si vous visitez les expositions Ne manquez pas : - Le pe~ntre arménien Seiltian, Î/. la Galerie de I·Elysée. - Ernest Norland (peintu.re), 30, rue de Seine (50). Jusqu'au 12 avril. - L'art hongrois contemporain, au Musée d'Art MOderne. - Pignon, 1\ la Galerie de France. .. JOI!' Avril 1949, - N° 25 (93) CROIT ET LIBERTE --•• ------------------.__ • Au Musé d'Art Moderne La "Paix Américaine" est une affaire de huis clos ('ART HONGROIS (ONTIMPORAIN [7 janvier 2010 à 10:55 (UTC)7 janvier 2010 à 10:55 (UTC)~~] ~Roger PAYET-BURIN Î PEV de pays ont ·une . aussi belle tradition picturale que la Hongrie et la Libération a contribué i faire éclore UI1 mouvement important de rénovation, ou plus exactement de mise en vakur du patrimoine artistique hongrois, Jean Cassou, (lirecteur du Musée d'Art Moderne d.: Pilris, à la suite de récents voyages et entretiens a eu l'excellente idée de montrCr il la capitale, les oeuvres les ' plus représentatives Je l'école de Budapest, Elle est dominée, comme la B~rnatl& qui est l'U!l des plus nôtre (railleurs, avec le doua- personllel:; des artist?s hongrois nier Rousseau, par un grand et le pius proche dl" 1:1 gTanclc maitre de la _ réalité populaire tradition de la fin du XIX· sièCsontuary, un curieux homme, cle, pharmacien dc son état, il."~\IJt Didier Bereny, Domanoysky, un brau jour décide de lacher Egry, Koszta ont tous une forte ses boçaux pour la palette. personnalité et les tendances Csolltuary devait trouver en les plus l110clfrnes sont déf~n J alestine ., ses plus beaux 1110- dues par Farkas, coloriste briltifs ». Son grand Mur des La- lant et Rartalan Por qui, comme mentations est peut-être le seul Picasso, est grand a;§;lJteur de grand tableau que le monde taureaux et .en fait des motifs possèd ~ sur ce sujet, teintés d·exllressionnisme vio- Avec Cs-ontuary le peintre le lent. plus caracteri'stique d'une nation Pays de grands sculpteurs la qui naît ?l la liberté est Derko- Hongrie est repres ~ ntée par ,·itcz. r\ ncien ouvrier menuisier, Beek, Rirman, Ferenc~y, J{e. passionné d'histoire, c'est en renyi, Mikus, Sz'abo, qui tous gTavant dans le bois, les scènes ont trouvé dans l'hommc un de la Grand-e Jacquerie hon- moyen de jeter un cri .parfois groise qu'il s'éveilla il la pein- sauvage d'anlOlll' de la liberté, ture. Utilisant dans ses tableaux Nous savions que la Hongrie l'or ou l'argent il a cree un style était une grande nation, aussi bien il lui qui rapp::lle l'Orient cette Ç..xposition nous donneratout proche, les icones populai.. t-clle une raison de plus de l'adres, mais ks dieux sont des mirer et de la çomprendre. On parle beaucoup de la paix actuellemelT!, C'est le moment de se rappeler avec La Rochefoucauld que l'hypocrisie est un hommage rendu par le vice à la vertu. Le désir de la paix est ancré si profond dans le coeur des hommes que ceux~ là mêmes CJui apparaissent les moins propres à le contenter s'efforcent de donner le change. C'est ams.1 que les dirigean'is amencams ont trouvé fort bon qll' un Congrès de la Paix se tînt à New-York. La demande avai" été présentée par le Dr Harold Shapley et quelques autres intellectuels américains, qu· on ne peut en l'occurrence que féliciter pour leur initiative. On n'en saurait cerces faire autant pour la manière dont les autorités i' ont soutenue. Trois personnalités françaises avaient accepté d'aller à New)-' ork représenter leur pays : l'abbé Boulier, infatigable pèlerin de la paix, le grand poète Paul Sluard, et Mme Cotton, présidente de la Fédération démocratique internatienale de~ Femmes. 11 n'y a personne en France qui. d'une manière ou d'une autre, n'a:t entendu parIer de ces trois personnes et ne sachent qu'à des titres divers elles fon~ honneur à leur pays. On peut même penser que IC\.Jr réputation a quelque peu débordé les frontières de celui-ci , hommes, des ouvriers, et il tra- l T outdois, elle n'a pas dû parve~ duit magnifiquement .J',immense Dix minutes nir jusqu'aux, Etats-U~is, ~uiseffort de la classe ouvnère , que avant leur eventuel depart, 1 ab- Cz;obel a vecu longtemps à avec Francis PI'CABIA ~é Boulie; e: ~me Cotton avai;~t Paris ct ses oeU'TeS sont pro- eté appeles a I.Ambassade .amencllcs (le celles de nos plus grands: i caine à Paris et priés d'y prêter peintres. Sensible et grave, c'est t i serment. Le fameux serment prévu le maître des intimités douces, de : ' par la loi du 16 odobre 1918, aux la belle lumière comme Aurel 1 i termes de laquelle tout étranger se ( 1 rendant au", U.S.A. doit jurer qu'il , l : " . n'a pas l'inten.tion d' ass~ssine:r le Président des Etats-Unis, 111 de 1 renverser le gouvernement américain 1 par la force et la violence ... La boîte a'" cancans • Les Mémoirc,s J'un je ulle ho,lIt: tl,e rangé, ùe Tristan nern~nJ, qUI 1 p:ll'urellt voi ci cinquante ans, yont ' IltJ'e pub1i~ de nO~Y,cl:U en eolledlO11 1
ae po'1Ie » QUX eÙlhon~ Garamond. ,
• Le pré·jury d,u .4: Pri;: ~,:s Amba$sadeül's » se r~umra le 2 n\ nl au « Cabaret », t Mais les autorités amencaines , n'ont pas été rassurées JXlur auta~l. ~ 1\.05 troIS représentants leur paralsl sant décidément suspects, elles leur J ont, de façon pure et simple, refusé La lecture, ce VIce impuni ... )'Ielpo AXIOTI: xx· Siècle (La • C'est le jeune poète J eal' l'Au· Bibliothèque Française) seIme ,'lui viellt de rem portel' le prIX Guillaume A pollinail e, )lour son re· euei'1 Le Tombour de /tUU • Georges Simenon YU porter à.la 6CtlIJe son del'1l;er l'oman La lIe,f)c était sate. JI désire :1I'0ir Gérard Ploilippe l'()ml1le principal ;,üerpl'ète, • Dans le plus petit théâtre d ')]·urOI)() (t,héâtre du Petit.M,use) dont la scèlle n'a que deux metres de large et qui eOlltient juste !j.) 8'lC,ctateurs, une jeune troupe va .l'oJll](~ l' Le )'OIl/(L1I de kt R,)se et un choix ûe poèmcs lle FÏ';Ulçois yillon, Int,luiée I( 50 ans de plaisirs », l"exposition rétrospective de FranCIS Picabia (Galerie René Drouin, place Vendôme), sem!:Jle une des plus attray,mles, des pius original ... ; et à la fois des plUS instructives cie t Paris. • F rancis Picabia avait débuté clans J'impressionnisme. 11 aurait pu demeurer un maître impressionniste, recherché par les musées et les mé cènes américains, Il a préféré ~ jeter en pleine bagarre de l' al~ de notre temps. Dans l'atlllo&phère ùe la J·fsis· tOUée grecque, une histoire ù 'amour qui rejoindra dans notre SOul'e{llr les plu,s tragi'lues que les littéra· tures de tous ks pays nu·ns aient tr::lnp.mi~es, rie '~'ri8'tan et Y~eut il. noméo ct Juliette. Lorsq ue Paul Blu3nl lut le manus· crit de XX· Siècle, il 1 'annota l 'un !;€ul /I1ot: e9·t ),,{!lJrÛinai,·e. • Le syndi:at des Arti stes D,·a· matiques se porte partie ei\'ile daus le procôs de diff:tmation qui oppose UH bOll nom hre de l'C1ettes à l 'heb· d-oin::ulaire Samedi ·Soir. • La Gaît~-Lyrique rCl,rena, le 2 avril J,a Po,Y-y li/t Snll"ire, de l'ranz Lellar, :l,-ec Rudy JIirigoyen et M:.Hlele;nc Yel'non. • [Je 1.hé'H.re det! Deux·Masques exalllint', en yue de la prochaine sai· son théâtr:.Üe, les manuscrits de jeu· nes auteurs qui n'out pas encore Hé joués: DOR. 74·72. e Let! ]5 et 20 juin Heifl'tz 10]]' nem un concert an Palais de Chaillot. • lin certain nombre le peintres mettent sur piel Ulle société 1'inté· rêt proCessionnel au genre Société lles Genil de JAlUroe. CD 11 est question il 'ouvrir un mu· RFe le la Boucherie il Limoges, du Vin à Beaune, ou Papier il Ambert, (lu Tabac à Bergera"., etc ... Jntéres· eantes initiatives régionales, LE COUCOU. F rancis Picabia n'a jamais pu concevoir l'exercice de la peinture comme une fonction automatique, répétet une conception pictural~ une fois acquise, jusqu'à se copIe; soi-même. Il était des premiers « fauves », et il restera tout le long· de sa vie un explorateur àe l'aIt, révolté et non·conforllli~le. toujours à la rec'-erche du renou· veau et de l'inconnu. C'est un plarsir que de se laisser prendre par :a séduction directe de ses explosions de couleurs, de tes tourbillons d'arabesques aériennes, d'une débordante jma~~nation, aboutissant toujours à J'éblouissante clarlé, Qil A RONÇON, .John STBJ~I3~CK: L{s Yallfraf)é8 de l ' « Anlora ~ (Ga.!Jimal'll) : Une ul"ell tul'e qui sc dérou~e en Californie, le pa.) s de Steinbe~ ~, qu'il sait mieux que l'erSOlllle de· ni re a l'CC ses couleurs do lel1 tes, ses forces élélnentail'es et sam·ages. Dans ce cadre, nlle galerie il' Amé· ricains peints a\'ec le même réalisme minutieux et impitoyable. Ulle ga· lerie peu reluis:Jllte, au total, et qui ne Joaisse pas d'être inCfuiétante, }'lorilllond BONTE: Le Chc111În de l 'Honneur (Hier et Aujourd 'hui): Nous sommes entore mal rensei· gnés SUl' cette' IJériooe de notre pays, qu'on a il ppelée, par ()éri~iolll la « drôle ùe guel'l'e l. Ceux 'lm auraient pu alors le mieux nous éclai· rel' étaient al'l'aés, .ictéti en prison, jugés à lluis clos, déporl,é~ au bagne, \) 'est ain i que proeé,!èrent les « fossoyeurs l le la ]'r:\nee à l'éJ!3J'i[ le .J'loriIllOlld Bont() et ùe _es ('a· Ina ralles députks romlllunisl,. l,:) ll'Uite a montr.? .. Qui lira L e t:-",· 111ill de l,HmweVT com~)I'eDdra tf)llI· ment, dt?s la déclaration de guene, les dés Haient jetés, leur visa d'entrée aux U.S.A. En New-York, mais à condition que même temps, l'Ambassade améri- ce fût le Congrès de la « paix amécaine à Londres annulait les visas r:caine /). Laquelle ressemble a!;.~ez de quatre savants et écrivains an- à la I( pax romana », avec ceUe glais qui désiraient égalemen'l assis- différence qu ·elle entend maintenir ter au Congrès de New-York, Il les peuples dans l'obéissance et la s'agissait des célèbres physiciens tranquillité, non plus avec r épée, G. Crowther et D. Bernai, du ro- mais avec la bombe atomique. mancier Louis Golding et du philo- Mais nous nous consolerons ilisésonhe Olaf Sta.pleton. \ ment du Congrès raté de New- Pour être co:nplet, il faut ajouter York. C'est le 20 avril que se que la même mesure a été prise à tiendra à Paris le Congrès Mondial rencontre, d'intellectuels- italiens et rles Pal'tisans de la Paix. Il rassemsud- américains. don'1 le peintre bré- ble à ce jour 250 millions d'adhé~ i!ien bien connu Portinari. Il faut rents. Brian teut à fait p:ovisoire, ajouter que de son côté le groupe- car le:; lettres et les télégrammes ment des « Américains pour la li- affluent au Comité préparaloire et . berté individuelle 1) a mené une le chiffre qu'on vient d'avancer, si ' campagne pour que le 501 des . impressionnant soit-il déjà. s'accrO';1 l :.S.A. soit interdit à un homme d'heure en heure. De l'Italie à la qu'elle désignait comme. un agent Hollande, du Brésil au Liban. le de la police secrète soviétique, Le Congrès mondial ~uscite une exlradeuxième en ordre . d'importance, ordinaire. ferveur. L'abbé Boulier y précisait.elle. Il s'aQissait d' Ai~xis prendra la parole, aussi bien Fad~v, . l'au·leur de La Jeune qu'Alexis Fadeev, que l'écriv"in (,'!Jrde, t'-un des plus grands, sinon américain Arthur Miller, que le le plus grand, des écriva;ns soviét;- romancier hindou Raj Mulk Anand, ques. ' et que tant d'autres. Ce sera le seul Les _ dirigeants ilmencains vou- vrai C0I1grè~ de la Paix. Nou~ kient bien patronner le Congrès de aurons lieu d' y revenu. 1 r: ...... - 'rI-IEJa\ ·rf\E par Roger MARrA r de Jean Genet, aux HAUTE SURVEILLANCE Mathurills, est une, pièce insupportable, po;lctuée par les moul'emen:s d ' impa(en· ce du puhlie et, vers la fin , flUel(]ues sifflets. Les mauvais garçons mis eil prison par la faune du Flore ; des ga.llgsters pleills de méJitations cJépotnl'lles de tou1e réalité; assassins pour intellectuels ral-agés de tourments, mais bons à rien pour crocheter un coffre-Iort ou int"~rcsse r les spectateurs. 1 LEONIE EST EN A V ANCEJ ~~ « Le mal joli .' Georges Fe) ,Jean, I-ient heureusemellt !'o:lll l'er la soirée. un con~' eil : télépl10ne( aux Mathurins avant de l'OUS v aven',mer de {acon il arriver il l 'entr'acie seulement. mais I;e mallCjuez pas 1':lcte de F eydeau
- c'est un joyau de J'hilarilé san- prétention. Et ruis,
ou tre 'lu'il sait faire rire, Feydeau connaît admirablement son métier. Les in;erprètes res,uscitent devant nOLIs 1900 ('t ses c111rmes :1\'ec b{'au~ollp de tal :,nt. (Jean Marchat, Margu~· rite Pier!-y. Anne'te Poivre, etc ... ) ALEXANDRE LE GRAND 1 de. p:-acine (ri1ati.néf s - cl::tsslfl1H:S du V1eux ColoIllLier). - Si \ ' O ~I S ill'ez, comme moi, une \" ~ ritaLle pa';, sio;] pour ceux que l'on appel'le les ClilSS:Cj UC!', V011S serez trè, ~ton né 'lue 1'0;1 "it attend'! 245 ans pour repïendre cctte deuxième des tragédies de Rilci ne (il a,-ait 26 ans lorsqu' :J l'~crivit) et VOliS remercierez la compagnie « Le manteau ,]-\1 le'luin » d'une initiative 'lui l'hono re et flui \Jou i1pporte un tel ravissement , car rllc.\·olltirc le Gralld n'est pas du tout une tragédie mineure. c'est aUosi 1"1 chef·J'oeuvre. Signalons les costull1es d'uil gnÎ!t sai"is~ant (formes et couleurs en symphonie) de R aymolld Faure, f\ui, en outre, domine Ilcttf'l11ent (avec ]\if arcelle Tassencourt) une interprétation par a:l~ellrs a ~~ sel i ·~é!!;:1 1 e. 1 SEBASTIEN -, .j'Henri Troyat (a,ux BO~I~fes -P.arisi e,n .,·) e~t une excellenle cOITI'cd1e ga le Il !ln
- Hl~e ur 'lui ne nQUS a pas hahitués
- \ ce genre. Vous êtes . .;ü r
de vou, divertir sans amertunle ail (Yroulement ,l'une intrigue ingénieuse nouée selon une techll:que sans nou veauté, mais (·prouvée. Yves Deniaud et Alfred Adam mènent le jeu aVk:C une pf'T snnn3lité sa\lüureuse. ILES FOURBERIES DE SCAPIN l "omplè:cnt le specc.-________________ ~ ..... tacle en nOlis ot· frant une ~el Je profusion de trml\-;I ille~ et 1'inl'ent.iOl1S scéni'lues lue l ' attention est :l C'ha'lue instant til~illée elltre le texte et les costumes, 1 ïngénieux décor gris·ensoleillé du regretté Christian Bé.rard et les jeux ' de scène réglés CUlll11le \\11 ballet de la comédie ita lienne, la musijue sautillante d'Henri Sauguet et lc.' silho;letles caricaturales des IJoe r;Jllllages côté f::trcc. In:crprétatiOil brillante et Lien coordollllé? Pierre Bertin, dans Géron te, fait une création pi l'a.reslj ue dont tout le monde a remar'1ué le relief com i/ple ; Moliere ~ ' ell [ilt f'ertainemellt réjou i. 1 L'ARCHIPEL LENOIR 1 d'Armand Sal::croll e~t ,~ell' . rell~el1l e n t repl'ls au r~,ltre d·~ Paris. C'est une bonne comédie de moeurs, satiri']uf, vi· \ante, fJlli hranue Ie-s projecteurs dans certllins ha'i· f0nds inconscients de la. ha'llte bourgeoisie à propos d'un fait-diver' d'un genre lin reu spécial dont Charles Dullin est le hém.;,. Le rire ne ~e relâche j).1S, bien qu'il y aurait souvent lieu de s'attrister. C'est. du Salacrou sans m)stère ct, oomme d'ha.hi- · tuùe, sans ennuI. 1 ., 10 -.----------.------------------------~.----------- CROIT ET LIBERTE .l.6f Avril 1949. - ~ 25 (93. NOUS VOUS RECO.MMANDON·S • • • ,'Soc 1 ÉTÉ. · C'HOR LOGJ:: fllE: du Dou es BOUlANGERIE-PATISSERIE ISRAELITE '" . _106 r.LAFAYE:TTE: _ PARIS Spécialités étrangères MONTRE SUISSE L 44 OU GARÇONNET Pains de seigle 18, rue N.-D.-de-Nazareth. 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Pour lrs iugem('nt:,: d6claratic" 'de décès, ainsi qur l'l0ur Ir·s a ulrrs aClrs, 1 e~ familles nécrS!: itruses flou'l'l'ont bénéfi cier d'u ne l'éduction, ou m~m.e , s' il y a lieu, de la gratuité comptète, su ivant lelll' siluation, avec preuves et pièces ù l'appui. S'ud l'r"ser nu 14-, l'UC de Pal'auis, PD.ris-1(i", Ilfd,iment D, 3' étage, les lunc1i~;, mcrcredis el samedis, de 10 a 12 h., et les mercredis, de 20 ll. il h, ,/ t } 1 ~.'" Avril .1949. - N- 25 (93) --------------DROIT ET LIBERTE 11J MeSSOie de 10 Jeunesse pour 10 Poix · D ES dirigeants et des per- .sonnalités appartenant à · différentes organisations de jeunesse, de tendances di. verses, ont constaté, dans une ré- 'cente réunion, qu'il était urgent d'alerter les jeunes de France, sur les menaces qui pèsent sur la Paix et sur leur avenir. Ils ont rédigé ensemble, dans ce but, le '(( message de la jeunesse .pour la Paix », qu l'on . pourra lire par ailleurs. Signé notamment au nom de la jeunesse juive par A. Demenstain, Secrétaire Général du Mouvement des Cadets, et Roland Musnik~ Secrétaire GênéraI des Eclaireurs Israélites, ce message indique clairement la .,volonté des jeunes de ne plus yoir de nouvelle guerre. Nou~ sommes · sûrs d'inter- .prêter le sentiment de t()ute la je\lnesse juive de France, en disant qu 'elle non plus ne veut pas la guerre. Lès Cadets, les E.I.F., par la voix de leurs se' crétaires généraux, se sont engagés à redoubler d'efforts pour alerter. les' 'jeilnes Juifs, pour leur faire comprendre la gravité du danger qui les menace, pour les entrainer dans le camp de .ceux qui luttent pour la paix. _ Et les jeunes du Hachomer .Hatzair et du Dror Borochov, mouvements sionistes, ont éga' lement senti le besoin de se . joindre à ceux qui mènent l'ac · tion en faveur de la paix. Il est de plus en plus clair maintenant, que · des hommes, consciemment, préparent un nou.veau carnage. Il ne faut pas que la guerre soit! Cela est possible
- de plus en plus, de par le
monde, . les peuples réagissent. Les jeunes sont les principaux intéressés : études interrompues, pas d'espoir d'apprendre un métier, avenir plus que compromis, et puis notre jeune sang coule facilement.· Tout cela, nous ne le voulons pas! La jeunesse juive se doit de joindre sa voix à celle des innombrables partisans de la Paix. Les opinions, les croyan. ces diverses s'effacent. Nous devons nous rassembler, tendre toutes nos volontés pour rej~ter la guerre. La jeunesse juive de Paris le prouvera en venant en masse au grand m6eting organisé par le Mouvement des Cadets, Haschomer Hatzaïr et Dror BorGchov, le 13 avril à 20 h. 30, au Théâtre des Bouffes du Nord, Métro La Chapelle. Ce meeting entre dans le cadre de la semaine mondiale de la jeunesse ponr la Paix. Tous et. toutes, venez dire votre volonté de faire triompher la Paix! Dany SENAZ. Dans notre précédent numéro, une phrase supprimée a modifié le sens de notre article. Nous tenons à préciser que si les jeunes étudiants, les jeunes de la L.I.C.A., etc., approuvent 'notre action, la majorité des dirigeants n'a pas cru devoir eng: lger ces organisations dans la voie de la Paix. Les ruines de la dernière guerre mondiale ne SQnt pas relevées que nous sommes menacés de nouvelles bécatombes d~nt nous, les Jeuncs, savons que nous serions les premières victimes. Alors que parmi nous le souvenir de nos camarades morts au combat pour la liberté est toujours vivace, nous devons constater qu~ des jeunes meurent encore au Viet-Nam, en Indonésie, en Grèce, en Espagne, en Palestine et que le deuil et la terreur s'étendent sur le monde. . Nous 'dénonçons comme criminels tous ceux qui envisagent que la guerre et le massacre peuvent résoudre les problèmes posés aux nations. Nous affinJ).ons notre résolutiron d'agir ensemble pour sauvegarder la paix et pour taire cesser la guerre partout où elle sévit et particullère~nt au Viet-,Nam. Nous nous élevons contre toutes les campagnes qui tendent à semer la baine et qui poussent à la guerre. Nous neus associerons à toutes les initiatives en laveur de la Paix. Nous entendons que le travail et l'argent de la nation servent au relèvement de nos nün:s, au développement moral, culturel et physique de notre jeunesse, à sa formation professJ,onnelle et civique et non à la prélparation d'une nouvelt bécatombe. Nous nous engageons à repousser la méfiance et la suspicion et en général tout ce qui nous diviie. Tout en conservant nos préférences et nos conviçtions, nous invitons tQUS J&s jeunes de France, membres ou non de mouvements à se rencontrer am;calement au cours de la semaine du 7 au 14 avril pour dire hautement et fermement leur volonté de faire rcculer la guerre et triompber la paix. Tous ensemble, nous recbercherons les moyens et les formes d'une action commune. Adler Barnier, Berthomieux, Annie Besse, Marcel BIoncourt, Dina Brondel, André Chauvet, Pierre Chauvet, Paul Ch.amette, De Bernis De Boysson, Philippe Dechartre, Demanstem, . Ja:cques Denis, Dubois, Estève, Léo Figuère, Hatry, Jeatt Jousse,lm, Kounisky, Lestage, Melis, Robe:t Mens!On, Marc~l MervIlle, Moiroud Musnik, Serge Nat, Mwhel Prevost, Phzlzppe, -Madelein. e RiÎiaud, René Roucaute, . Scola,ri, Georges Suifer t, André Tollet, Pierre Trouvat, Madelezne Vmcent. DIE JlDlDI((})1f((})§ Ça dort, les photos. ça dor't Manque d'illlagination ? manque de matériel? Toujours est-il que II) contingent de photos humoristiques était : plutôt maigre, cette semaine. AIdons, faites un petit dT'ort, cherchez bien, vous trouverez tr~s certainement de quoi iltustrer notre thème qui, exceptionnellement, reste encore le même pour celte fois-ci . Au-dessus du buffet une bande. role : Il Joyeux Pourim ». Sur la scène, un orchestre se démène : « Joyeux Pourim ». Dans les yeux des j'eunes filles et garçons qui assistent nombreux aU' bal costumé des Cadets du 1 le: « Joyeux Pourîm ». De la joie, de J'entrain, un nuage de confettis et de serpentins. Masqués, costumés, chamarrés, les jeunes Juifs célèbrent Pourim. Et ils s'amusen'! ferme, ils s'en donnent à coeur-joie. )) y a de cela bien longtemps la belle, la célèbre Esther convolait en justes noces avec Assuerus. roi de Perse, e'/ sauvait par ll'I\e intervention adroite le peuple juif qu'Amman voulait exter· miner. La salle est comble et au · son · d'un accordéon les · Romains d'occasion et les Esthers d'un wir, achèvent une samba. Au buffet un gangs'Ier chamarré offre à une charmante précieuse le petit gâteau qu'il vient d'acquérir, tandis que sur la scène un bouffon de bonne vo-lonté prête à l'orchestre épuisé le secours de son jeune courage. La chorale des Cadets chante. maintenant ! Silence. Puis un ton· nerre d'applaudissements qui fait vibrer toutes les vi1res et de nou~ veau danseuses et danseurs pren~ nen! possession de la pIste. Et hop, en avant, et un, et deux et tous. loyeux. Line FR'ENK. A propos d'aulomoLiles Devant le « Mur de l'Atlantique D (Photo nO 8.) Alors, on a chGisi l'autobus: ORION-lE-TUEUR (de ca fa rd) '11 paraîi qU'Antoine est à l'hôpital. Vous ne connaissez pas Antoine ? .. C'est le plus sympathique ' et le ' plus serviable ' des abrutis. Il est chauffeur de ron métie'r, et ne sait pas ce que signifie « ralentir ». Il ne CClOrnaît qU'un point d,e sa vOoiture: l'accélérateur, pour lequel SOon pied témOoigne d'une prédilection exceptionne:l~ Evidemment, ce pauvre AntOoine est, encore, à l'hôpital ! Mais · cela n'a ;pas p~u à mOon . sqUeiletoe ·qui tint à émettre, à sa manière, UlOe protestatiorn pleine de véhémenCe sanguine, ni à mes abatis qui se chevauchèrent irrémédiablement. J'ai, depuis ce jour, acquis une eertitude : c'est que les rOoutes sont trop étroites, les voitures trop nombreUses, leS . autobus trop gros et J;es Simca (même 8) trop petites ... Et les chauffeurs p~ents, -trop rares par Ikssus le marché. lf"'"""\\'E qui fait sensai.ion dans le sPectacle de Grenier-Huissenot, ~au théâtre de la Renaissance, ce n'est pas tant « Orion-Ietueur » que « La Parade» : grosse caiSse, clowns, ballerines. leveur ~~ de poids ... « le specta.cJ.e va commencer » ... ",- -~ Combats de boxe en styles va,riés : en ballet, . l"\' au ralenti, « en brute» (et j'te crache mes ~"~ • ': '. q. ,dents, vlan!). , .....'. ~.E ""~:. - t!. -:. Avec cette suite de tableaux amusants ou ";. L'; l\) pmréélpoadrrea mSOaDt-iqbuaeins:, msei mdeé dshea lbai lmlea rqavueisce aqrut,i ". ~ goûte l'eau de la baignOire et s'y plonge ". )~. " avec mille grâces de requin efféminé; rêve . du pauvre Arlequin qui évolue dans une demi-obscurité et retrouve en p~eine lu~ mière une réalité cinglante comme une gifle; et aussi avec toute la truculence d'un langage in.articu~ é qui nous ramène à un procès tr'ès actuel (l'Huître, les Plaideurs 'Vous avez 15 PROBLEME N° l Horixonta-lement. - CUbe parfait, Formule de 'polit~se plus ou moins polie. - II. Vase. Sur une enveloppe. Noble. - III. Fin de · 'pa~ticipe. - Echtlles de prix. _ IV:. Empêcha de mordre. V. Affirmation étrangère. Pri~ Ci,pe des engrais. - VI. Au séJc . . Etalon périmé. - VII. Possessif. Non' clè-rc. - VIII. Fuite organique. - IX. Dans la Loire. Au monde. _ X. Direction. Aiment les. sqls humides. Ve,ticalement. - Cri hostile. La première locomotive. _ 2. Maladie mortelle. Dans l'ile de Ré. _ 3. Préfixe. Prénom. _ 4. Qualificatif COmrT1lJfl à l'âne et au cochon. SQrte de sorcier. - 5. Donne la main. No- SOLUTION DU 4t Horixonta1ement. - 1. Groseilles. II. Eidar ; Ade. 1" Oves ; Ai ; lm. IV. Gisa.nt ; Ami.' V. Re ; Merrain. VI. Arrêtée ; Na. VII. Peu ; Noël. VIII. Spectre. IX. Emeu ; Ere. X. Sise
- Taels.
ml•n uteSu. bles. - 6. Calme. - 7 . Rien moi..'1S Qu·amélior€i'. _ Sans énergie. _ 8. Prétentieux. Lisière. _ 9. Précédant les autres. Préfecture. 10. Règle. Qualités. PROBLEME N° 1 Verticale,ment. - f. Géographes. 2. Rivière ; Mi. 3. Odes ; Rusés. 4. Sésame ; Pue. 5. Er ; Nette. 6. Atre ; Cet. 7. Lai ; Rentra. 8. Li ; AA ; Orée. 9. Ellminée. 10. $€minai
- Us. LlCK.
Cela me fait songer à un .garçOn de mon entourage. Met ton s qU'il s'appeJ.ie ... Jean, par exemple, ça ne oompl'omet personne. Son papa l'a puni en le privant de COonduire. Il est puni pour avoir, av,cc beaucoup de cornscience, démoli complètement sa v()iture, et pour m'avoir « Choquée D... au sens propre du terme! Certain dimanche matin di!! joyeUse mémoirc, nous avions, une première fOis, eu le c'hoix entre une borne lumineuse (a'ors éteinte) et une Simca-5. Ça se passait rUe de ~ivoli, à quatre-vingt à l'heure. Je ne saurai jama,is, d'Il reste, comment il a Cait POour pas~r Cllltre les deux. A la scconde fois, il fallait chOisir entre une nouvelle borne (ça devenait de l"Obsessj() n !) .et un autobus. Depuis, je rêve à mon aviOon . pC'rsonnel, ou à un autogyre. Je pense aussi que Diogène était un heureux homme, mais que le jOour où (dans uu but de paiX) noUs utiliserons p()ur nos petites promenades dans Saturne ou nos w,eekend dans la Lune, l'avion stratosphérique à réa.ction, les hommes vivront plUs heureux Clnoeore. En attend'ant, au li"u de c()lflstl-uire des « Vampires» pour la guerre, si l'on Ca·briquait une sorte de «Simoun» pour la Paix, tout irait bien mieux sUr la planète et sur les routes de !t'rance. C'est tout un progl'amme, seulement voi:à ... DOUCE. . Bien oolontiers - -. Plusieurs l.ectel!rs se ' sont, cette quinzaine, mis 'en rapport avec nous pour nous prodiguer leurs encouragements. Une de nos lectrices n'étant pas d'accord avec le point de vue de Douce, relatif à Katmrine Dunham, publié dans notre précédent numéro, nous donnons ci-jessous un extrait de sa lettre : « Un rythme incroyable et qui est le COUronnement d'un. long, long travail COllectif, un abandon total de l'indiVidu dans l'imagé collective de la vie de ce pays. Chaque détail en est étudié, il Y a des cris d'animaux et les bruits de Za brous~, il yale Sf)Upir de. la farét et de la mer, il Y a toute l'atmosphère et le climat, l'évocation totale de t01l,tes ies paipitations d.e ce pays. '» Une autre 'lectrice à, dans le même temps, manifesté son approbation et son accord total avec Douce, .en télép. honant pour féliciter notre journal. J Ceci, comme cela, prouve que res avis sont partagés et Que nos lect€ 1.Jrs pren'1ent en considération notre avis puisqu' ils éprouvent le besoin de se mettre en rapport avec nous pour exprime~ t&lr sa'tisfaction OU leur désaccord. Nous en remercions nos aimables correspondants et engageons vivement tOUlS les lecteurs à les imiter. C'est bien volontiers que nous tiendrons compte de leurs suggestions . ..J., oz ------------------------------------------ DROIT ET LIBERTE .1 .... Avril 1949. - N- i!.5 (9J) BA BE BI -BOBU Je retourne chez M. Firmin, il est en voyage ,; il marie sa fille. Je vais chez M. Fidèle - un autre placeur. M. Fidèle demeure rue Suger, à 1'entresol. Personne 'pour vous recevoir. Le patron ne se aéra,nge pas pour ouvrir la porte - i~ n'y a ni bonne ni domestique pour vous annoncer. On' tourne le bouton et· l'on entre ... Une antichambre avec ' des chaises de bois usées par les derrières de pa,uvres diables ; noi'.. ts - du noir: qu'ont lais.~é ~es,. ?an~àlons re:: .peints à l'encre ; . luisantes d aVOlr trop servl comme les culottes ; les pieds boîteux co~e ceux des frottés de latin qui - daris des souliers percés - on~ marché jusqu'ici, le ventre creu~. , Un jour sombre, des rideaux verts, fané~ :on retient son souffle en arrivant ! Dans 1 alr, le silence du co~loir de préfecture ... du cabin~t , du commissaire - je m'y connais 1 - du corn' dor où 1'onattend le juge d'instrluction comme 'témoin ou comme accusé... ' ~ On parlait à voi~ basse. Le patron arrive. On se tait - comme au collège. ( Tous. ici, pourtant, nous sommes tai!iés pour faire des soldats !... . J'appréhende le moment ou ~on tour viendra! . C'était bon avec le père Firmin, qui me traitait en favori, chez lequel j'étais entré derrière Matoussaint. Mais M. Fi: dèle, le placeur de la rue Suger, M. F~dèle .ne m'a jamais vu encore" et M. Fl: dèle a une tête peu engageante, oUI~e tête jaune, verte, avec des lunettes bleues et des moustaches noires collées sur la
- peau comme une fausse barbe de théâtre;
des cheveux longs et plats, des lents gâtées. - Je n'ai pas peur des gens qui ont la mine féroce; mais je tremble devant ceux qui ont des faces béates. Je préférerais être en décembre, devant le canon de Canrobert ! Mon tour est arrivé, M. Fidèle m'interroge
« Qoue voulez-vo.us ? Avez-vous déjà enseigné ? Quels sont vos états de services ? Avez-vous des certificats ? ~ Il me demande cela d'une voix dégoûtée et irritée; il paraît écoeuré de vivre sur le dos des pauvres ; il trouve trop bêtes aussi ceux qui pensent à gagner le pain moisi q'u'il procure ! Mes certificats? Je d'en ai pas! Je n'ose pas dire que' j'ai étt! chez Entêtard ! Je ne sais que répondre; je montre mon diplôme de bachelier. J'invoque la profession de mon père. Je suis né dans l'Université. « Ah ! votre père est professeur ! Vous auriez dû rester dans son collège, y entrer comme maître d'études, au lieu de pourrir d~ns l'enseigneme'nt libre. ,»' . n finit par me jeter comme un os la proposition suivante : « Il y a une place dans un externat rue Saint- Roch; ,- de huit heures du matin à sep't ~eures du soir. Si vous voulez commencer par la pour faire votre apprentissage ?.. ' -:- Je veux bien; '» ' J'ai donn'é mes nom et prénoms, mon adresse. Je pars avec une lettre pour M. Benoizet, rue Saint-Roch. ' Je heurJ:e, en entrant dans la rue l'aveugle de 1'église, bien dodu, chaussé de chaussons fourrés, avec un gros tricot de laine, - les lèvres luisantes d'une soupe grasse qu'il vient (l'avaler et qui a laisé à son haleine une bonne odeur de choux, que m'apporte la brise. Il m'appelle « infirme », et replaque en grommelant son écriteau sur sa poitrine. J'arrive chez 'M. Benoizet. . . Il se dispute avec sa femme ; Ils se Jettent à la tête des mots qui ne sont pas dans la grammaire, il s'en faut! Je les dérange dans leur entretien, ils ne m'ont pas entendu venir. J'avais pourtant frappé, et je croyais qu'on m'avait dit : Entrez ! M. Benoizet se dresse comme un coq et me demande ce que je veux. Je tends ma lettre. _ Avez-vous enseigné déjà ? .. Toujours la même question ! - à laquelle je 'fais toujours la même réponse : - Non, je suis bachelier. _ Je ne veux pas de bacheliers. Savez-vouS apprendre ba, be, bi, bo, bu ? Avez-vous dit pendant des journées ba, be, bi, bo, bu ? - Ba, be, bi bo, bu, pendant des journées ? 'Pas pendant des journées, non 1 QUaRd j'étais Les belles pa'fles de JULES VALLê:S (Extrait du BACHELIER) ,petit· seulement. Mais j'ai besoin de · gàgner . molto pain et je fais signe que j'ai dit ba, be, bi, bo, bo - BBA, BBE ... J'en ai les lèvres qui se collent t... ' , _ Mme Benoizet, qui a, rajusté son bonnet, entre dans fe débat. ' " . - Tu peux en essayer, dit-e1.1e à son mari, en me toisant, comme elle doit soupeser un morceau de viande, en faisant son marché. Trente francs par mois. J e m~ nourris moimême. J'ai une demi-houre de libre à midi pour déjeuner. Il n'y a pas de voiture, comme chez Entêtard, ni d' écurie ; mais je préférerais qu'il y eût une écurie, l'odeur contrebalancerait celle de la classe. Oh ! s'il y avait une écurie ! J'étouffe, mon coeur se soulève ; cette atmosphère me fait mal ! (ÎtlU",,"ffim oee 1ABLOS.» Mais j'y mets du courage, et je reste mon mois, exact comme une pendule. Je viens avant l'heure, je pars après l'heure. ' Le soir, je pleure de dégoût en rentrant dans mon taudis, mais je me suis juré d'être brave. Mes élèves ont de six à dix ans. Je dis 'Ba Be Bi Bo Bu aux uns. Je fais faire' des bâtons aux autres. Cette odeur ! J'ouvre léi porte de temps en temps, mais M. Benoizet et sa femme s'injurient dans le corridor et il faut fermer bien vite. Aux plus âgés, je fais réciter : A est long dans pâte et bref dans patte ; U est long da,ns flûte et bref dans butte. C'est le 30 ... M. Benoizet m'appelle. - Monsieur, voici vos appointements. Ah ! celui-là est un honnête homme 1 - Voulez-vous me donner un reçu ? Je le donne. M. Benoizet encaisse le papier et me tient ce langage: « Je dois vous avertir que je serai obligé de me priver de vos services dans 15 jours. Cherchez une ' autre place d'ici-là, une place plus en rapport avec vos goûts, votre âge. Il flous faut ·TRIBUNE · PARLÉE DE des gens que l'odeur des enfants ne dégoû e pas, et qui n'ont pas besoin d'ouvrir les portes pour respirer. • - L'odeur ne me dégoûte pas. :. J'ai même l~air de dire : « au contraire •• Mais M. Benoizet a pris sa résolu-tion1 . , «. Vous me donnerez un certificat, au moins [ ~ fais-je tout ému. . .. ' - Je 'vous donnerai un' certificat établissan(1 que. vous avez de l'exactitude, sanlll dire que vout êtes incapable - je pourrais ,le, dire ; VOU! l'êtes ....:.. l'incapacité même ! Et, ' de plu's, vou ,faites peur aux erifants: :. . .11 m.e parle èomine à un homme qui lui a men t.i, qui l'a trompé sur la qualité de ses Ba, Be, Bi, Bo, Bu. Va pour cela ; passe en(;ore 1 Mais quant à faire pour aux' enfants 1. .. '. « Oui, vous leur faites peur. Vous avez l'ai de ne pas vouloir qu'ils vous embêtent ... Jamais une espièglerie ! Vous riè vou's' êtes pas seule· ment mis une fois à quatre pattes !' Enfin, c'es/ bien ! vous êtes payé. Dans qluinze jours, vou nous quitterez - ni V,u, ni conriu'. - J'ai bie l'honnour de vous saluer 1 ... :. " Il me plante là et va sortir: mai~ comme il 'n'est pas mauvais homme a , fond, il me jett.e en passant ~ette excu, \ à sa brusquerie : « Ce. n'est pas votre faute; vous êt trop vieux pour ces places-là, vo tout... trop vieux. ~ J'y serais resté, dans cette place, mal gré l'odeur ! Je n'ai eu qu'un moment de faibless ' et de basse envie dans to.ut le mois c'est quand j'ai senti le chou dans 1 res·piration de l'aveugle. • Partout, de tout côté, c'.est la mên réponse. . - Pas normalien, pas licencié! P un post,e de maître d'études, nous ne sons pas ... Quoique nous soyons au ,C.' plet, et qu'il y ait dix candidats f une place. On pourrait voir, cepen •• f· . puisque votre père est professeur, et vous parais.sez aimer la carrière d~ 1 l' ') seignement 1... » 1 Je parais l'aimer, - Je la hais . l' '.. Vous invoquez la position de m père? - J'en rougis! Mes prières et mes lâchetés ont é inutiles. Je ne trouve que des plac pour coucher au d.ortoir! J'aimerais lnÎeUJt êh porteur à la Halle ! Je puis encore tenir la campagne d'ailleu avec mes 40 francs par mois. Mes souliers 'se décollent, mon habit se ,r. coud ... • Mon bonhomme, recommence ta èourse ét r monte les escaliers noirs des placeurs .1 ... Je vais chez tous. C'est pour l"acquit de : ma conscience, C't; pour pouvoir me dire que je ne me suis pas ac. quiné dans la misèrè ; c'est pour cela que ' cherche encore ! Quelqu',un m'a dit : « On s'y fait, on' finit p aimer cette vie-là. '» Est-ce vrai ? .. , Oh ! alors je ne remonte plus un des esc liers ; je raye mon nom des livres des placeurs' C'est fini !... Je préfère chercher ailleurs pain dont j'ai besoin.- A bas le raisiné ! A bas ba, be, bi, bo, bu. A bas BA BA, BU, BA ! J'en ai bé-bégayé pendant huit jours. DROIT ET · LIBERTÉ " Jeudi 7 Avril 1949, à 20 h. 30 SALLE LANCRY (B) - 10, rue de Lancry Métro Ja-cques-Bonsengent, République . SOUS la présidence de M. Louis MARTIN-CHAUFFIER Isr'aël au carrelour~ • • par Mi Jacques VERNANT Agré·gé de philosophie. Sccr6taire de l'In9tltut de Po1itique E!tran·gère, Membre du Bureau P~1iHQue du Parti Socialiste UnitaIre D~bat publ'ic Le 21 avril, M. Cabriel d',ARBOUSSIER pa·rlera 9LIr : « POGROME ET LYNCH ,. Sous la présidence de M, André WURMSER , TRIBUNE PARLEE de . •• Droit et Liberté·· . . , Le· Ieudi 6 71t1ars, fi 20 h. 30 SALLE LANCRY (B) - 10, Rue de Lanery Métro: Jacques,Bonsergent et République Sous . 'Ia la présidence de - . M. Jean-Maurice HERMANN Journaliste, homme de lettres ui . ve . .'. ·la ~ Guerre ui veut. la Paix? . . L'[lal· d'Israël peul-il être un fatleurde raix 1 . Conférencier: M • . Roger MARIA Rédacleurde "Droit el Liberlé ", Membre du Conseil Nalional des Comballanls de la Paix, Ancien déporlé, Médaille de la R~sislance .. /_-----~-------- D .EBAT PUBLIC IMpRIMERIE S. L P. N. _ 14. ruedeParaàüo· P.ABIS (r)
Notes
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