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La « bête immonde » est toujours présente

Le MRAP est profondément choqué par la série d’actes antisémites qui ont eu lieu ces derniers jours en France : le portrait de Simone Veil défiguré par une croix gammée, les arbres souvenir d’Ilan Halimi abattus, « Juden » tagué sur une vitrine de magasin, des quenelles qui réapparaissent ici ou là, des cimetières juifs profanés, etc… Il les dénonce avec la plus grande vigueur.

Ces actes font explicitement référence aux pages sombres de l’histoire de l’Europe, celle où les juifs furent persécutés, déportés, exterminés.

Ces actes témoignent du fait que l’idéologie nazie de cette époque n’est pas morte, que des racistes continuent à la porter et à la manifester. Cette poussée de l’antisémitisme est liée à une forte présence des idéologies d’extrême droite et à une libération générale de l’expression de la haine, laissant libre cours aux passages à l’acte.

Ces actes ne sont malheureusement pas isolés. A l’heure où l’on commémorait le treizième anniversaire de l’assassinat d’Ilan Halimi, le ministère de l’intérieur publie un bilan annuel, qui constate une progression de 74%, sur un an, des actes antisémites, pour atteindre 541, dont 183 actions (et un homicide) et 358 menaces. Ces manifestations d’antisémitisme qui avaient pourtant reculé depuis deux ans, après le pic de 808 actes en 2015, reprennent de plus belle !

Les statistiques d’autres pays d’Europe, comme l’Allemagne ou l’Italie, confirment qu’il s’agit d’une tendance lourde qui ne se limite pas à la France.

La lutte contre l’antisémitisme a fait partie des combats fondamentaux pour ne pas dire du combat fondateur du MRAP, depuis sa création, le 22 mai 1949.

Cette expérience longue de 70 années en 2019, lui a appris que le racisme est un phénomène unique dont les cibles et les formes peuvent, selon les moments et les circonstances, se développer, s’atténuer ou renaître de leurs cendres !

Le combat que l’on doit mener exige une vigilance de tous les instants, sans faille.

Le MRAP attend la même mobilisation de la part de l’État, qui doit non seulement rechercher et sanctionner les auteurs de ces actes, mais aussi donner à ses services et aux associations antiracistes tous les moyens de lutter, en réalisant un travail préventif de fond, contre ce cancer qui ronge notre société.

Paris, le 15 février 2019