8 avril, journée internationale des Roms

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Occasion de manifestations visant à mettre en valeur une culture et une histoire singulières, ce moment est aussi celui de s’indigner du racisme et des discriminations auxquels doivent faire face, aujourd’hui, les Roms en France. Le récent rapport de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) montre que les Roms, perçus à tort comme un groupe homogène ne souhaitant pas s’intégrer, vivant dans la misère, sont le groupe le plus méconnu . Ils sont confrontés au plus grand rejet de la part du reste de la population et le racisme à leur égard conduit à des violations des droits fondamentaux et à des agressions.

Tous les habitants des bidonvilles ne sont pas Roms, et tous les Roms ne vivent pas dans la pauvreté. Mais le racisme facilite le déni de droits pour ceux dont c’est le cas. Les expulsions des bidonvilles s’en trouvent banalisées, la précarité est aggravée, les victimes sont désignées comme responsables de leur propre situation. Des familles sont privées d’eau, de soins, les enfants empêchés d’aller à l’école. Les Gens du voyage (qui eux non plus ne sont pas tous roms) ont vu disparaître certaines discriminations quant à leur situation administrative, mais le harcèlement contre leur mode de vie perdure. 

Ce racisme s’est exprimé récemment dans des paroles indignes proférées par des élus et responsables politiques, F. Sinisi dans l’Isère qui suggère de récupérer leurs dents en or pour financer leur logement, ou la candidate Marine Le Pen qui explique l’insécurité à Denain par la présence de “1000 Roms”. Le film “A bras ouverts” prétend faire rire en représentant des Roms sales et voleurs, qu’il fait parler “petit-nègre” comme le faisaient les auteurs de bandes dessinées de la période coloniale : haine et méconnaissance vont de pair.

Le rapport de la CNCDH fait cependant apparaître que si 77 % de l’échantillon de l’enquête pensait en 2014 que les Roms ne veulent pas s’intégrer en France, ils ne sont plus que 54,3% : c’est le résultat d’une meilleure connaissance, de réelles rencontres, dans les écoles, les lieux de travail, le voisinage, grâce à l’action de multiples associations et collectifs de soutien qui, en facilitant l’accès aux droits, ont rapproché les personnes, Roms et Gadgés.

C’est un encouragement à participer aux rencontres et aux activités culturelles proposées à l’occasion du 8 avril.

http://www.romeurope.org/rendez-a-paris-a-loccasion-8-avril-journee-internationale-roms/

Paris, le 7 avril 2017