ASILE ET IMMIGRATION : TOUJOURS PLUS DE RESTRICTIONS

- Communiqués

Il comporte en effet de nombreuses mesures dont le seul effet
sera de compliquer ou d’empêcher l’accès des migrants à leurs
droits. Les délais de 90 jours pour les demandes d’asile ou de
15 jours pour les recours (qui ne sont plus suspensifs)
rendent ces démarches plus difficiles, voire inaccessibles.
Plusieurs procédures de traitement des demandes, toujours sous
prétexte d’accélération, seront en réalité expéditives.
L’expulsion, en cas d’échec de la procédure d’asile, sera
facilitée, presque sans possibilité de régularisation à un
autre titre.
L’allongement de la rétention à 90 jours, sans
efficacité réelle, a en réalité avant tout une fonction
punitive. Ni les condamnations de la Cour européenne des
droits de l’homme, ni la réticence d’une partie de la majorité
elle-même n’ont pu mettre fin à l’enfermement des enfants en
rétention.
Le MRAP continuera à agir, en partenariat avec les
nombreuses associations de solidarité avec les migrants et
avec le réel mouvement citoyen qui se développe sur ce sujet.
Nous ne nous laisserons pas intimider par la menace que fait
planer le « délit de solidarité », arme judiciaire
actuellement largement utilisée pour harceler et condamner les
militants, et que le gouvernement a obstinément refusé de
supprimer, concédant péniblement quelques vagues précautions
de langage.
Cette refonte de la législation sur
les immigrés est la 16° depuis 1981.Le MRAP réaffirme que
cette course absurde à toujours plus de restrictions aux
migrations a bien sûr des conséquences désastreuses pour des
personnes qui se sont arrachées à leur pays pour fuir des
dictatures, des guerres, la misère. Mais aussi, face à une
France humaniste qui accueille, elle cautionne la surenchère
permanente de l’extrême droite et de la droite extrême sur ce
sujet, et elle alimente une vision fausse et anxiogène de la
question des mouvements de populations. Le MRAP appelle, avec
d’autres, à un changement radical d’approche de la question
migratoire, pour faire de la liberté de circulation et
d’installation une composante normale et positive de la
communauté humaine.
Paris, le 25 avril 2018