Crime contre Saïd El Barkaoui, l’auteur des coups de feu renvoyé devant la Cour d’Assises des Landes

Communiqué de presse - MRAP 40 et SOS Racisme Gironde-Aquitaine

Une étape décisive vient d’être franchie dans la procédure judiciaire ouverte le 20 mai 2018, jour où dans la petite commune d’Ychoux des Landes, un voisin aveuglé par la haine raciste tirait cinq balles sur Saïd El Barkaoui devant les siens. Le 4 juin 2018, Saïd décédait.

Ce 16 novembre 2020, les parties civiles ont été informées par une ordonnance du juge de la mise en accusation de Claude Gorsky devant la Cour d’Assise des Landes pour tentative de meurtre avec préméditation, en raison de l’appartenance réelle ou supposée à une ethnie, une nation ou une prétendue race. Cette nouvelle tant attendue par la famille de Saïd aurait pu être un premier soulagement si Claude Gorsky n’avait pas été mis en liberté sous contrôle judiciaire il y a bientôt un an.

Cette décision de mise en liberté reste toujours incompréhensible pour les parties civiles et ce, d’autant plus que le mis en examen a bénéficié de modifications de son contrôle judiciaire lui permettant à présent de vivre, en Corse, auprès des siens, certes, mais sous un contrôle judiciaire allégé

Rappelons ici que pour la famille et les proches de la victime, cette mise en liberté est d’une violence terrible, ravivée à présent par ces modifications.

Enfin, cela n’est pas sans conséquences dans le déroulement de la procédure judiciaire. Tous les délais se trouvent rallongés du fait qu’elle s’inscrit dorénavant dans un cadre où le mis en examen est en liberté sous contrôle judiciaire. Pour le moment, ce dernier profite du temps long de la procédure alors qu’une famille est privée pour toujours, d’un fils, d’un frère ou d’un père. Une telle situation ne peut être perçue que comme une injustice qui nous l’espérons, sera de la plus courte durée possible.

Pour toutes ces raisons, nous attendons à présent avec détermination l’ouverture du procès et comptons sur la justice pour en assurer la tenue dans des délais respectables, tolérables et donc raisonnables.

Bordeaux, le 17 novembre 2020